La rentrée universitaire 2021-2022 a eu lieu ce 1er novembre, au même moment où l’armée guinéenne célèbre ses 63 ans. Très tôt à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia : rassemblement et longues files d’attentes à souhait. Les étudiantes et étudiants de la Licence 2 et 3 des filières Administration des Affaires, Banques, Finances ainsi que Logistiques et Transports, programmés ce jour pour la réinscription, ont investi les lieux. Faisant la navette entre la scolarité pour récupérer la fiche de réinscription et la comptabilité où ils versent les frais qui s’élèvent à 30 000 francs guinéens. Entre temps, l’étudiant doit passer dire bonjour à un prestataire où la fiche est photocopiée en 2 exemplaires, ensuite, au photographe chez qui il doit débourser 10 000 francs guinéens pour deux photos d’identité.
Le hic est qu’aucun temps n’est estimé pour ce circuit. Si par malheur l’étudiant n’a pas la force pour supporter les bousculades ou les longs arrêts sous le soleil, il peut ne pas avoir la chance d’obtenir sa fiche. «Ça commence, mais avec des difficultés, des longues files d’attente. Moi j’ai reçu ma fiche, mais je n’ai pas pu la déposer d’abord. J’ai réservé une place dans la file et je suis venu rester sous l’ombre, en attendant. Il y a des amis qui sont arrivés ici à 7 heures, ils n’ont pas encore reçu leurs fiches», a affirmé un étudiant de la L2 Administration des Affaires. Il était déjà midi. «On aurait dû créer les conditions pour qu’on puisse nous réinscrire en ligne et nous éviter ces longues files. Malheureusement, on est encore à photocopier des fiches et se mettre en rang pendant des heures. Alors que tout le monde ici est connecté», a renchéri un autre. Heureusement, le Coronavirus a peur du Guinéen, car tout ce mouvement se passe sans distanciation physique même si le port du masque est respecté.
Rappelons que cette année, les cours se déroulent concomitamment avec les réinscriptions. Pendant que les uns sont programmés pour les cours, les autres le sont pour les réinscriptions qui finissent le 30 du mois courant. Passé ce délai, aucune réinscription n’est possible, indique la scolarité. Sur papier.
Le matin, Dr Diaka Sidibé, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, en tournée dans les institutions d’Enseignement supérieur, a fait escale à Sonfonia. Pour, dit-t-elle, «constater l’effectivité de la reprise des activités».
Code vestimentaire
« Les tenues indécentes sont interdites au sein de l’université ». Ce sont les nouvelles dispositions instituées au sein de l’établissement. «Vous savez, l’université est considérée comme la jeunesse intelligente du pays. En principe, cette jeunesse doit donner l’exemple à ceux qui n’ont pas eu la chance d’accéder à l’université. Si donc, on constate la dépravation dans les habillements, il est normal qu’on prenne des dispositions. C’est pourquoi nous sommes passés de la circulaire à une communication avec images qui indiquent les tenues interdites. On a donné des instructions aux enseignants et encadreurs, quiconque arrive avec une tenue indécente, on lui dit d’aller changer d’habits et de revenir. On ne chasse personne, mais il faut s’habiller correctement», a insisté Pr Momoya Sylla, Vice-Recteur chargé des études. Quant à Mamady Sayon Camara, directeur de l’information et de la communication, il pense que « l’université est en train d’abandonner son rôle d’éducation au profit de l’Enseignement. Alors que les deux vont ensemble».
Quid de la capacité d’accueil
L’Université Général Lansana Conté de Sonfonia est l’une des plus grandes universités du pays, avec 18 521 étudiants dont 6 542 filles pour 104 groupes pédagogiques (année univ. 2019-2020). Pr Sylla se plaint de la faible capacité d’accueil de son établissement qui n’a que 36 salles de classe et 5 amphithéâtres. «C’est pourquoi, cette année nous avons souhaité qu’on ne nous oriente pas plus de 3 000 étudiants. C’est un souhait. Mais on sera obligé d’accepter ce que les autorités vont décider», conclut-il.
Th Hassane Diallo