Après près d’un mois de tournée dans la sous-région, le FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) a animé une conférence de presse ce 4 novembre, pour en faire le compte rendu. Selon les membres du FNDC, le safari a été motivé par le changement de régime intervenu le 5 septembre dernier, à leur satisfaction d’ailleurs, puisqu’ils ont été le porte-flambeau de la lutte anti-troisième mandat en Guinée.

Ainsi donc, après le coup d’éclat, la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), suivie d’autres institutions internationales, a sanctionné la Guinée. D’où la mission de diplomatie citoyenne du FNDC, auprès des chefs d’Etats et certains bosses des institutions internationales, pour leur demander d’accompagner la transition guinéenne.

«La mission avait pour but d’entretenir sur la situation d’exception qui prévaut en Guinée, les chefs d’Etats et de gouvernements, le Représentant spécial des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le Président de la Commission de la CEDEAO, ainsi que des acteurs de la société civile africaine. La mission a été reçue en audience par le Président en Exercice de la CEDEAO et Président de la République du Ghana, les Présidents des Républiques du Niger, de la Guinée-Bissau et de la Sierra-Leone. Elle a également eu un entretien avec l’ancien président du Niger, l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, le Président de la commission de la CEDEAO, le Ministre conseiller spécial du Président de la République de Côte-d’Ivoire, le Ministre d’Etat de la Réconciliation nationale de la République du Burkina-Faso. La mission a présenté la lecture de la société civile guinéenne sur la situation qui prévaut en Guinée, avant de solliciter de ses interlocuteurs de haut niveau : -La mise en place d’un Cadre de dialogue entre les nouvelles autorités et la communauté internationale (CEDEAO, UA, NU) d’une part, et d’autre part, entre elles et les Forces vives de la nation sous les auspices des organisations régionales et des partenaires bilatéraux et multilatéraux dont les Nations Unies ; la désignation d’un Envoyé spécial de la CEDEAO pour promouvoir un processus inclusif, faciliter l’implication des acteurs concernés et garantir la réussite de la transition dans la paix et la stabilité ; l’accompagnement de la transition en vue des processus électoraux inclusifs, crédibles, transparents et apaisés devant conduire au retour de l’ordre constitutionnel. La mission a noté avec satisfaction la volonté des chefs d’Etats de la CEDEAO et des Représentants des Nations Unies et des Commissions de la sous-régionales à accompagner le peuple de Guinée en vue d’une transition démocratique et paisible consacrant le retour à l’ordre constitutionnel. »

Après ces rencontres, le FNDC dit être satisfait et promet de poursuivre les efforts pour la réussite de la transition dans l’intérêt exclusif du peuple de Guinée. Il a su gré aux chefs de d’Etats et responsables des institutions internationales, pour l’accueil et l’écoute qui ont été accordés à ses envoyés spéciaux.

Gouvernement, le FNDC pas intéressé !

Se disant mouvement citoyen très influent en Afrique, le FNDC ne compte pas participer à un quelconque gouvernement. Il se veut un mouvement garant, voire un chien de garde de la démocratie. «Le FNDC depuis le début du combat contre le troisième mandat, nous nous sommes toujours montrés désintéressés aux intérêts personnels. C’est pourquoi, personne n’a été dans le gouvernement du régime déchu. C’est parce que nous croyions au combat que nous menions. La responsabilité que nous portons est trop lourde que la réduire à la participation au gouvernement est incompréhensible ; et comptez sur nous, le FNDC va accompagner la transition pour qu’elle puisse réussir, accompagner la transition ne signifie pas qu’on accompagne le CNRD, on accompagne la Guinée à la tête de laquelle se trouve le CNRD. Donc, nous avons intérêt à nous impliquer d’une manière ou d’une autre, pour accompagner cette transition, pour qu’elle réussisse», a indiqué Ibrahima Diallo, chargé des opérations du FNDC. Il s’est réjoui que pour la première fois en Afrique, les palais présidentiels soient ouverts aux acteurs de la Société civile pour parler d’une Transition.

Ibn Adama