Les débats sur la demande de remise en liberté dans le cadre d’un pourvoi en cassation introduit par la défense d’Ousmane Gnelloy Diallo, « ministre de la Défense sur Facebook du Président déchu Alpha Condé », n’ont pas eu lieu ce 13 décembre. Les avocats de Gnelloy, en tête Me Almamy Samory Traoré, n’admettant pas voir leur client purger ses deux ans de peine à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie, ont recouru à la cassation. Ils dénoncent la procédure ayant conduit à la condamnation d’Ousmane Gnelloy Diallo. En fait, ils veulent que la Cour d’Appel statue sur la demande de remise en liberté de leur client, avant que la Cour suprême ne se prononce sur le jugement rendu plutôt, qui a condamné Ousmane Gnelloy à deux ans d’emprisonnement et à l’interdiction deux ans durant de surfer sur les réseaux sociaux. La décision a été rendue le 28 octobre dernier.

Me Pépé Antoine Lama, avocat de Kadiatou Biro Diallo, la plaignante : «Après réflexion et constat, ma cliente a estimé que le train que prenne cette procédure n’offre pas de garanties suffisantes pour la tenue d’un procès juste et équitable. Ayant douté de l’impartialité de M. Seydou Kéita, premier président de la Cour d’Appel de Conakry, nous, partie civile, avons décidé d’introduire une procédure de récusation contre sa personne par devant le premier président de la Cour suprême. Dans la demande, Mme Kadiatou Biro Diallo a sollicité un sursis à continuation des débats avant l’examen de sa demande de récusation. Le premier président de la Cour suprême, conformément à l’article 742 du Code de procédure pénale, a non seulement transmis la demande de récusation à l’intéressé, mais a pris l’ordonnance de sursis à la continuation des débats. C’est pourquoi le dossier n’a pas été débattu. Nous avons les regards désormais tournés vers le premier président de la Cour suprême qui aura la responsabilité d’apprécier, en toute souveraineté, la demande de récusation portée par notre cliente Kadiatou Biro Diallo.»

Me Almamy Samory Traoré, de la défense, a déclaré que la demande de remise en liberté ne doit pas concerner la partie civile, « notre interlocuteur, c’est le ministère public. Nous attendons voir c’est à quelle Chambre le dossier a été déposé ; ensuite, on mettra en place la procédure qu’il faut pour aboutir à une récusation éventuellement.» 

Le pôle d’avocats d’Ousmane Gnelloy Diallo se demandent pourquoi la partie civile s’intéresse tant à la demande de mise en liberté de leur client. «A cet stade, en quoi la liberté d’Ousmane Gnelloy Diallo dérangerait la partie civile. C’est la grosse question», s’interroge Me Almamy Samory Traoré. 

Condamné  le 28 octobre dernier en seconde instance par la Cour d’Appel de Cona-cris pour menaces et injures publiques sur Kadiatou Biro Diallo, fille de Boubacar Biro Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, Ousmane Gnelloy Diallo continue son séjour à la Maison centrale, sis à Coronthie. Il devrait purger deux ans d’emprisonnement, selon la décision de la Cour d’Appel.

Rappelons qu’en juin dernier, il a été condamné à cinq de prison par le tribunal de première instance de Dixinn, dans le même dossier, avant d’interjeter appel.

Yaya Doumbouya