Le 6 décembre à la maison de la presse, Fatoumata Keita directrice de la société BINHAI pêche a animé une conférence de presse, pour expliquer comment deux anciens commis de l’Etat ont exproprié à ses dépens le port de pêche qu’elle a baillé au village Koperet, dans la préfecture Dubréka. Elle accuse l’ex préfet Younoussa Le bon Sylla et l’ex corona dépitée Hawa Sylla “Eva” Kaltamba d’avoir repris de force le port de pêche qu’elle avait baillé pour 15 ans. 

Selon dame Keita, ses problèmes ont commencé un an après avoir baillé le port de pêche au temps du ministre de la pêche André Loua. «Au début, c’est un chinois qui était à la tête de la société, mais on nous a dit qu’une décision du chef de l’Etat d’alors disait que ce sont les nationaux qui ont le droit d’avoir des sociétés de pêche artisanale. C’est ainsi que le chinois et moi, nous nous sommes entendu que je prenne 60% de part de la société pour être désormais la directrice. Quelques temps après, nos navires ont été arraisonnés vers Coyah suite à une rumeur qui parlait d’une incursion rebelle en Guinée. Les chinois et moi avons été interpellés. Je suis allée m’expliquer, on m’a relâchée. J’ai fait des démarches également pour que les navires soient libérés pour que je continue de travailler. Il se trouve que le préfet avait ordonné la fermeture du port de pêche et avait chassé mes collaborateurs chinois. C’est dans ces démarches que  le préfet et Eva m’ont proposé de me remplacer à la tête de la société, car selon eux, comme Eva Kaltamba a des relations, elle est très connue ; elle va reprendre la société. J’ai refusé».

Dans un long récit, Fatoumata Keita a expliqué que malgré ses démarches au niveau des autorités, ministre de la pêche, ministre de l’administration du territoire et autorités  religieuses, elle n’a pas été rétablie dans ses droits. C’est après que son collaborateur  chinois a été frappé à sang par un autre chinois qu’elle a porté plainte  au tribunal de Dubréka. Là également, elle avait été déboutée. « Ils m’ont arraché le port et tous mes objets parce qu’ils se disaient plus fort que moi », a expliqué la directrice de la société BINHAI pêche en sanglots. C’est donc, après le changement de régime, que le juge Charle Wright qui avait  été muté dans cette juridiction, a décidé d’évacuer les anciens dossiers. Elle a été contactée et au bout de trois audiences, le préfet et la corona-dépitée ont été condamnés.

Rappelons que l’ex préfet Younoussa le bon Sylla, et l’ex corona-dépitée ont été condamnés à 5 ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Dubréka avant de bénéficier d’une liberté conditionnelle par la Cour d’Appel de Conakry.

Ibn Adama