Lors d’un live publié sur Facebook ce samedi, un célèbre rappeur a outrageusement insulté la responsable d’une radio qui avait diffusé des informations sur une affaire judiciaire le concernant. Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement des propos dégradants et appelle à la fin du cyberharcèlement à l’encontre des journalistes en Sierra Leone.
Lors d’un live diffusé sur Facebook samedi 11 décembre, le musicien Sierra-Léonais Alhaji Amadu Bah, appelé LAJ, a adressé des propos obscènes à la directrice de la station Radio Democracy, Asmaa James, la qualifiant, entre autres, de «bâtarde», et affirmant qu’il lui «urinerait au visage» la prochaine fois qu’il la verrait. Le rappeur, aussi controversé que populaire dans le pays, a directement pris à partie la directrice après que sa radio a diffusé des informations le concernant. Le musicien fait actuellement l’objet d’une enquête pour avoir «agressé un officier de police» et pour «comportements séditieux», et ne s’est pas présenté au tribunal lors de son audition lundi 6 décembre.
Contactée par RSF, Asmaa James s’est dite «choquée» par les insultes de l’artiste et affirme avoir reçu plusieurs appels menaçants de la part des fans de LAJ depuis qu’il s’en est ouvertement pris à elle.
«Ces propos sont obscènes, honteux, irresponsables et dangereux. Nous les condamnons avec la plus grande fermeté, déclare le responsable du bureau Afrique de RSF Arnaud Froger. Nous appelons la justice sierra léonaise à prendre toute la mesure de cette affaire en sanctionnant l’auteur de ces propos haineux et sexistes visant une professionnelle de l’information dont le média n’avait fait que couvrir fidèlement une affaire le concernant.»
Après plusieurs réactions sur les réseaux sociaux et un communiqué de l’Association de Journalistes de la Sierra Leone (SLAJ), le musicien a présenté des excuses sur sa page Facebook le 13 décembre. Hier, Asmaa James a déposé une plainte auprès de l’unité cybernétique de la police judiciaire.
La Sierra Léone occupe la 75e place sur 180 pays au Classement mondiale de la liberté de la presse établi en 2021 par RSF.
Reporters Sans Frontières