Quand une personne est accusée d’un fait ou fait l’objet d’une procédure judiciaire pour un fait, cela ne veut pas dire forcément qu’elle est coupable de ce fait.Il appartient à l’accusateur de prouver la culpabilité de « l’accusé ». C’est tout le sens de ce qu’on appelle la présomption d’innocence. Si le procureur de la République dit que x a commis un fait, c’est à lui de prouver que x a effectivement commis ce fait, sauf par exemple en matière d’enrichissement illicite.

Mais il arrive parfois que nous détestions ou que nous soyons tellement hostiles à certains que nous souhaitons que tout ce que nous entendons sur eux soit vrai. On ne cherche même plus à savoir qu’ils sont présumés innocents ou pas. Leur déboires nous donnent une telle jouissance qu’on en arrive à oublier le principe fondamental de la présomption d’innocence. Il faut combattre ça aussi. Ce qui est encore plus déplorable, c’est que celui qui a été présenté ou considéré comme « coupable » avant son procès reste pour longtemps coupable aux yeux de l’opinion publique même après qu’il a été déclaré innocent par la suite par une juridiction compétente.

Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier