Par Bah Mohamed Lamine
Sékou Touré est un tueur né et, c’est peu dire ! Dans les Années 1950, à Kankan, il se marie à sa Métis Duplantier. Il est recueilli et appuyé par un certain Kanfory. Devenu Président, il n’a pas hésité à arrêter ce dernier et à le jeter en prison pour des histoires de Cinquième Colonne !
Selon la Revue PDG/RDA, Sékou Touré a commencé à s’acharner sur les Peulhs et le Fouta en … 1949. A travers des articles injurieux.
Dans les années cinquante son parti, le PDG/RDA, fait venir des bandits de Sierra Leone dont le plus connu fut Momo Jo. Ils organisent des pogroms contre les Peulhs à Conakry.
En 1976, il invente « le Racisme Peulh » et déclare la Guerre aux Peulhs. Une Première Mondiale : le Président de la République, Gardien de la Constitution, Responsable de l’intégrité territoriale et de l’Unité Nationale, déclare la Guerre à une partie de son propre peuple !
Il interdit à ces Peulhs l’accès aux bourses d’études à l’étranger.
Cela n’a jamais ni été condamné par les successeurs de Sékou ni condamné par la Justice ! Résultats, s’en prendre à ces Peulhs est devenu l’exercice favori des Réseaux Sociaux et des hommes au Pouvoir.
On se souvient, en 2020, un agent de la circulation s’en prend à un journaliste. Ce dernier se plaint, et la seule explication de l’Agent : « Excuse-moi, je t’ai pris pour un Peulh » ! Délit de faciès.
Chaque fois qu’un Peulh parle de cette stigmatisation, on le cogne.
-Arrêtez de vous victimiser, les Peulhs ne sont pas les seuls ; Sékou
a tué dans toutes les ethnies, et patati patata.
C’est vrai que Sékou fut un Monstre. Mais il n’a jamais dit qu’il déclare la Guerre aux Soussous, aux Malinkés, aux Kpèlès…ni à aucune autre ethnie en Guinée ou ailleurs. Sékou l’a fait contre la communauté foutanienne. Devant tous les Guinéens. Dans des conférences publiques, à la Radio, à Horoya…
Sans condamner Sékou Touré pour son acharnement contre les fils du Fouta, toute personne qui adore Sékou hait les Peulhs et devient leur pire ennemi !
Et le colonel Doumbouya réhabilite Sékou Touré de cette façon, il se range dans cette catégorie.
Colonel Doumbouya, Homme Nouveau ou Roi Nègre ?
Dans tous les pays démocratiques, la Société civile et les partis politiques sont des Institutions de contre-pouvoir qui se donnent pour mission de protéger les citoyens de la toute-puissance de l’Exécutif.
La Guinée a d’abord été française. Notre modèle, la France, est une république très centralisée qui donne des pouvoirs surdimensionnés au Président de la République.
A cette réalité s’ajoutent nos spécificités locales. Dans tous nos quant-à-soi ethniques, le chef est perçu comme un Dieu qui exerce sur tous un droit de vie et de mort. Lui demander des comptes, le critiquer est un crime de lèse -majesté. Cette réalité anthropologique est renforcée par les pratiques islamiques. L’Islam de chez nous, c’est « l’Islam Noir » de l’inoubliable Vincent Monteil. C’est un syncrétisme, une salade mêlant Religions pré islamiques et Islam originel. Tout est prêt pour concevoir « le Roi Nègre » tel que décrivent les premiers anthropologues européens parcourant l’Afrique dans un rôle messianique de civilisateurs de peuples primitifs.
Le CHEF, le ROI, le PRESIDENT, c’est de droit divin. C’est Dieu qui l’a mis là. Il est là pour régner. On doit lui obéir, être à son service. Le pays et ses habitants lui appartiennent. C’est le MANSA, le LANDHO… Il n’a aucune obligation de compte rendu. Il n’a aucun service à rendre à personne.
Le problème, c’est que cette perception pré démocratique et précoloniale du chef parasitaire est partagée par nos politiciens modernes ! Lorsque le Président arrive au pouvoir, il doit y rester à vie. C’est-à-dire jusqu’à sa mort naturelle.
En Guinée, Sékou Touré arrive au pouvoir en 1958. Syndicaliste verbeux et, théoriquement habitué aux débats contradictoires, il refuse ou est incapable de commencer la construction d’une Nation.
Ne disposant d’aucune vision positive de la Guinée, il est incapable de sécuriser nos frontières, de renforcer la Justice moderne naissante et d’élaborer un Code Foncier et Domanial, après avoir détruit le Code colonial. Or, c’est universellement connu : la terre est notre première richesse. Elle nous nourrit et finit par se nourrir de nous.
Dans l’Administration publique, il supprime les fonctions de contrôle a priori et a posteriori de l’action des services publics. C’est la disparition des inspections de toutes sortes.
C’est l’une des raisons pour laquelle il avait très tôt fait assassiner Balla Camara, l’exceptionnel fils de Macenta qui y tenait.
Dans les recrutements dans la Fonction publique, on préfère les militants béni-oui-oui aux techniciens compétents. La meilleure illustration, c’est les nominations des Administrateurs territoriaux. Des nullards ramassés dans les WC sans eau des Permanences du Parti.
Il tue ceux qui osent s’opposer à ses points de vue, refuse de renforcer les Institutions y compris les contrepouvoirs.
Il détruit l’Ecole et l’Education civique, qu’il réduit à la connaissance de ses discours haineux et stupides.
Il s’en prend aux ethnies et fait tout pour détricoter le tissu social. Le résultat, il est connu : nos frontières ne sont pas sécurisées, les Guinéens ne connaissent pas leurs institutions publiques, l’injustice est souveraine…
La guerre aux diverses composantes de la Nation est l’exercice favori des acteurs politiques.
Comment devient-on Président à vie ? La leçon Sékou Touré a servi à tous ses successeurs. D’abord, semer la terreur dans le pays sur le modèle de Robespierre au cours de la Révolution Française. La construction des Camps Boiro et les pendaisons du 25 Janvier 1971 vont jouer ce rôle.
Des gens sont pendus dans toutes les préfectures avec obligation pour tous les citoyens d’aller « voir » le spectacle. La leçon va porter. Sékou devient une vraie terreur qui faisait trembler tous ses interlocuteurs dont certains mouillaient leurs habits chaque fois qu’il les convoquait…
S’appuyer sur son ethnie, ses copains et ses coquins en les plaçant aux postes stratégiques à savoir :
–Là où il y a l’argent : Finances, Budget, Ports, Aéroport, Banque Centrale, Douanes…
– En ne recrutant dans l’Armée et les FDS que les gens de son ethnie. Ces institutions si fondamentales se transforment en milices ethno-politiques.
–En plaçant ses hommes aux Affaires Etrangères ; des vieillards qui ont tout raté dans la vie y compris leur retraite. Ils en profitent pour se rattraper en volant à tour de bras.
-En maîtrisant les moyens de communication de masse. Aujourd’hui, cela devient de plus en plus difficile avec les réseaux sociaux
Mamadi Doumbouya débarque. Au moins celui-là est jeune et on peut espérer. Par ses discours sucrés et ses gesticulations théâtrales, il nous sert sa salade pleine de promesses onctueuses. S’accrochant à la Justice, il s’engage à organiser une Transition politique menant à des élections propres et inclusives. Tout le monde y a cru.
Depuis 1958, la Guinée a collectionné les PRG malinké qui ont accédé au pouvoir par le banditisme, la ruse et les assassinats. Notre Doumbouya-décrets va-t-il être un vulgaire Président malinké de plus arrivé au pouvoir par les armes ou bien le Réformateur dont tous les Guinéens rêvent ? Ses premiers actes sont encourageants. Malgré des couacs çà et là. Reconduisant le schéma pédégiste, tous les Ministères régaliens sont quasiment confiés aux parents et amis. Comme le Ministère CONDE en charge de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Jouant les hommes orchestres, il veut tout faire. Quitte à laisser au chômage le futur Président post Transition. En donnant le nom de Sékou Touré à l’Aéroport de Conakry de façon unilatérale, il ouvre une polémique nuisible à la Réconciliation nationale.
En réhabilitant de fait Sékou Touré, le plus grand Pendeur de Guinéens, il crache sur les anti-Sékou pour qui il se décrédibilise.
A-t-il été récupéré par le Lobby de Faranah ou alors c’est son agenda caché qu’il dévoile ? En même temps, il exhibe son côté DICTATEUR en cachant l’abominable Décret à son Premier ministre, le transformant de facto en homme de paille.
Bah Mohamed Lamine