Dans l’objectif d’inciter les employeurs à embaucher prioritairement les Guinéens, le chef de l’Etat guinéen, le Colonel Mamadi Doum-bouillant recommande aux ministres du Travail et de la Fonction publique et de la Sécurité et de la Protection Civile « d’engager une réflexion sur l’augmentation éventuelle du prix du permis du travail pour les travailleurs étrangers, en situation régulière», peut-on lire en substance dans le compte-rendu de la réunion du Conseil de ministres de ce jeudi 9 décembre.

En effet, le Code du travail guinéen stipule en son article 131, que tout employeur souhaitant embaucher en Guinée un étranger (hors CEDEAO) doit obtenir de l’Agence guinéenne de la promotion de l’emploi (AGUIPE), une autorisation préalable. C’est le permis de travail. Il est obligatoire, coûte mille (1 000) dollars américains et court pour douze (12) mois. C’est l’employeur qui paie, le renouvellement est annuel et la durée du contrat conclu avec un étranger ne peut excéder quatre (4) ans.

Toutefois, il y a une catégorie de travailleurs étrangers qui sont exemptes de cette procédure. Ce sont les experts étrangers agréés par le Gouvernement et détachés auprès de l’administration publique ; les travailleurs étrangers rémunérés au résultat, sauf s’ils sont également salariés ; et les salariés mandataires sociaux (Président Directeur Général, Directeur Général, et Directeur Général Adjoint).

D’un constat général, le taux de chômage est élevé en Guinée. Des jeunes en quête du premier emploi inondent les villes. Très souvent, on accuse les entreprises notamment les multinationales, de privilégier les expatriés aux nationaux. Mais il n’y a pas que les entreprises. De plus en plus même dans les ménages, on préfère employer des aides ménagères et nounous étrangères. Arguant qu’elles seraient plus compétentes et rigoureuses dans le travail.

Cette volonté de Mamadi Doum-bouillant de durcir les conditions d’obtention du permis de travail pour les étrangers, peut-être perçue comme une des solutions pour booster l’employabilité des Guinéens. Reste à savoir si elle suffira pour faire baisser la courbe du chômage en Guinée.

Asmaou Barry