Le Prési de la transition, le colonel Mamadi Doum-bouillant a eu un tête-à-tête, le 10 décembre, avec le personnel de la Radiodiffusion-télévision guinéenne, RTG, de l’Agence guinéenne de presse, AGP et du quotidien Horoya. L’occasion pour lui de leur dire ses quatre vérités.
Au petit matin du 10 décembre, c’était presque la panique au siège de la RTG à Koloma. La cause, les travailleurs apprenaient qu’ils sont convoqués dare-dare par le Prési de la transition. Chacun a alors rappliqué au Palais Mohamed V à la va vite. Bien de travailleurs craignaient que le chef de l’Etat ne s’en prenne à eux, d’autant plus qu’une rumeur selon laquelle Mamadi Doum-bouillant n’aurait pas digéré la diffusion sur la RTG le 9 décembre, d’un reportage sur « la présentation des Lettres de créances de l’ambassadeur de la Guinée en Russie ». Mais il n’en a rien été : « Les spéculations allaient bon train, tout le monde était inquiet. Nous avons été agréablement surpris », déclare un travailleur de la RTG qui a assisté à la réunion.
Selon lui, les échanges entre les travailleurs et le colonel Doum-bouillant ont été francs et sincères. Le Président avait un message particulier à livrer aux con(.)frères de la RTG et des autres médias publics : « Il nous a plutôt demandé de dénoncer ce qui ne marche pas dans le pays, d’arrêter de parler seulement de la politique et de la religion. Le Président nous a clairement dit qu’on peut traiter les sujets, faire des enquêtes, comme le font les médias privés, de dire ce qu’on ne pouvait pas dire avant. » A savoir si la RTG osera dénoncer, critiquer, un cadre (en bois) de la ponction publique.
Un autre travailleur de révéler que le colonel Doum-bouillant a exprimé son étonnement sur le fait que la RTG ne soit pas assez suivie : « Il s’est posé la question de savoir pourquoi la RTG n’est pratiquement suivie par les Guinéens qu’à cause des décrets. Il a également promis de faire face à l’épineuse question des stagiaires de la RTG ».
Les travailleurs eux, se sont contentés d’égrainer les maux qui gangrènent leurs médias. Le Président de la transition a alors proposé l’organisation des journées de réflexion sur les problèmes auxquels les médias publics sont confrontés en Guinée. Mamadi Doumbouya «reconnaît le talent des journalistes qui exercent dans les médias d’Etat », mais demande à chacun de prendre sa responsabilité. Qui vieillira verra !
Yacine Diallo