Le 29 novembre, lelynx.net a repris un article de Financial Afrik intitulé «Conseillers d’Alpha Condé : Après Matata Ponyo, Don Melo dans de sales draps». La publication n’a pas été faite dans les colonnes du satirique Le Lynx comme le prétend le Conseiller en communication de M. Ahoua Don Mello qui nous a adressé un droit de réponse que voici :
Abidjan, le 30 novembre 2021
A
Monsieur le Directeur de publication
Le Lynx – Hebdomadaire satirique indépendant
Conakry, Guinée
Votre journal, dans sa publication de ce 30 novembre 2021, fait une série d’affirmations gratuites qui sont attentatoires à l’image de l’ancien Conseiller spécial de l’ex-Président de Guinée, Alpha Condé, Ahoua Don Mello qui fut par ailleurs Directeur général du Bnetd de Cote d’Ivoire, ancien ministre des infrastructures du même pays et dont la grande compétence et le désintéressement lui valent un profond respect de la communauté ivoirienne et internationale.
Cet article qui est, en partie, une reprise, de celui édité par Financialafrik assure ainsi, sans la moindre retenue que :
1/ Monsieur Don Mello serait le propriétaire de la société Imaag Holding autour de laquelle un triste vent de xénophobie s’est installé ces jours-ci.
2/ Que cette entreprise mettrait en vente des terres appartenant à des populations guinéennes. Qu’à cet égard, un déguerpissement aurait eu lieu en 2019 jetant à la rue 20.000 personnes…
Toutes ces accusations, du reste, péremptoires, se basent sur les déclarations d’un certain Mamadou Samba Sow, président d’un collectif d’anciens propriétaires qui a vu le jour quelques semaines seulement après la chute du Président Alpha Condé.
Le journalisme est un métier difficile qui exige qu’une information soit d’abord vérifiée et équilibrée avant d’être publiée.
En la matière, votre article ne donne ni la version d’Imaag Holding qui est accusée d’être une entreprise opaque mettant en vente des terres relevant de la propriété de Guinéens ni celle d’Ahoua Don Mello à qui vous prêtez, sans le moindre début de preuves, des intentions de vendre des terrains, lui qui était le Conseiller spécial chargé de Grands Travaux plutôt que du Foncier.
Au demeurant, votre article n’est appuyé par aucun document, signature d’un acte de vente quelconque, accréditant votre thèse. C’est pourquoi, nous vous envoyons ce droit de réponse visant à faire un certain nombre de clarifications, lesquelles vont, je l’espère, vous inciter à faire plus attention quand vous écrivez.
Car vous affirmez que le déguerpissement a eu lieu en 2019. Ce qui n’est pas vrai. Cette ancienne réserve de l’Etat avait déjà fait l’objet d’un contrat d’exploitation attribué à des entreprises guinéennes qui espéraient, en retour, obtenir une garantie de l’Etat pour commencer les travaux d’équipements, ce que le gouvernement n’était pas disposé à leur fournir.
Voyant la situation bloquée, le gouvernement a résilié ce contrat. Qui a été attribué à la société Imaag Holding 3 années plus tard.
Ce rappel historique vise à préciser deux choses. A savoir que le déguerpissement a eu lieu bien avant 2015, donc longtemps avant l’arrivée de Don Mello en Guinée et longtemps avant que le contrat actuel soit attribué à Imaag Holding. Au demeurant, à cette date, tous les occupants avaient déjà été dédommagés. Votre article affirme le contraire mais c’est en méconnaissance de la réalité.
Deuxième précision, la société Imaag Holding n’a pas obtenu ce contrat de concession grâce à Ahoua Don Mello. Votre article le subodore à travers de nombreux non-dits mais cela n’est pas vrai.
C’est en effet en 2018 que l’Agence de Promotion des investissements (APIP) a organisé un forum ivoiro-guinéen pour inciter les hommes d’affaires des deux pays frères à investir les uns chez les autres.
C’est à cette occasion que l’homme d’affaires ivoirien a pris contact avec les différentes autorités guinéennes concernées. Avant, il a bien évidemment pris soin de rencontrer, qui ne le ferait pas, son compatriote Ahoua Don Mello, pour s’assurer que ses investissements seront sécurisés. Au regard de ce qui se passe aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’il a eu tort. Mais là s’arrête la relation entre Ahoua Don Mello et la société Imaag Holding.
C’est donc à tort que vous écrivez qu’il est à la tête d’une colonie d’Ivoiriens venus vendre les terres de Guinée. L’auteur d’une telle déclaration dont les relents de xénophobie n’échappent à personne n’est pourtant pas sans ignorer que des millions de Guinéens vivent en Côte d’Ivoire et exercent leurs activités professionnelles en toute quiétude.
Pour le reste, le centre directionnel de Koloma est la future ville de Koloma qui va décongestionner l’unique autoroute reliant le quartier administratif des affaires aux zones résidentielles. Cette autoroute fonctionne à sens unique aux heures de pointe. Avec un rythme de 2000 véhicules mis en circulation par semaine, si rien n’est fait pour transférer le quartier administratif et des affaires au centre de la Capitale Conakry dans les plus brefs délais, la ville de Conakry risque la paralysie des activités.
C’est ainsi que le Président Alpha Condé avait décidé de trouver des opérateurs pouvant préfinancer les travaux de voiries et de réseaux divers pour rendre la ville habitable avec toutes les commodités d’une ville moderne.
La société Imaag Holding préfinance donc les travaux d’équipement des 169 hectares en réseau de transport d’eau et en réseau de voiries divers. Il est ensuite payé, sur présentation de factures validées par les ministères techniques, à partir des sommes tirées du bail des espaces et logées sur un compte séquestre.
En conséquence, personne ne vend des terrains appartenant à des Guinéens. Ni l’Etat qui en réalité les loue ni la société Imaag Holding et encore moins Ahoua Don Mello qu’il suffit d’approcher pour comprendre à quel point il est étranger à ce type de petites combines.
Pour finir, tout panafricaniste sait que la Guinée a payé le prix le plus fort pour son indépendance. Pour cette raison, de nombreux cadres africains dont un grand nombre d’Ivoiriens n’ont pas hésité à prêter main forte au pays quand la France l’a isolée des autres nations. En arrivant à Conakry en 2017, Ahoua Don Mello n’avait en tête que de perpétuer cette tradition que ses devanciers ont instaurée. Ce n’était pas pour s’enrichir.
Dès lors que celui à qui il prêtait main forte a été renversé, il n’avait donc plus de raison d’être en Guinée.
Joseph Titi Gnahoua, journaliste
Conseiller en communication du ministre Ahoua Don Mello