Il ne s’agit certainement pas d’une course de vitesse pour se rendre en Guinée qu’organisent les deux anciens patrons de la transition de 2008 à 2010, le Capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté. Les deux patrons qui ont successivement exercé le pouvoir présidentiel transitoire après les 24 ans de règne sans partage du Général Lansana Conté, ont été éloignés de la capitale guinéenne pendant le règne, lui aussi sans partage, d’Alpha Condé. Ils se sont vus dans l’obligation d’attendre le coup d’Etat du 5 septembre dernier pour pouvoir rentrer au pays. Sans que le commun des mortels ne connaisse les raisons profondes de cet exil forcé qui a grimpé indistinctement sur eux. Le bouchon a été poussé si loin qu’El Dadis qui avait voulu s’expliquer devant la justice dans l’affaire du 28 septembre 2009 en a été empêché. La «permission de rentrer au bercail» leur a été accordée sans davantage d’explication.
Pendant que les préparatifs de retour au pays natal se poursuivent à Ouaga pour le Capitaine Dadis, le Général Sékouba Konaté, lui, a fait ses adieux ce matin 16 décembre à Paris où il s’est embarqué pour Bamako. Selon des sources concordantes, il passera la nuit dans la capitale malienne et compte rejoindre son village natal de Sana, dans la préfecture de Kouroussa, via Kourémalé et Kankan.
Il serait surprenant qu’il reprenne le chemin de retour pour Paris dans la dernière décade de décembre, sans avoir serré la main à son nouveau bienfaiteur, le Colonel Mamadi Doumbouya. Ne serait-ce que pour se rendre à l’évidence que maintenant la Guinée est vraiment gouvernée autrement.
Le Lynx