Le procès opposant Ousmane Gnelloy et sa sœur Fatou à Cellou Dalein Diallo et ses proches a repris ce 19 janvier au tribunal de première instance de Kaloum. Celui qui se présentait jusqu’à récemment comme le ministre de la défense du Prési Alpha Grimpeur sur les réseaux sociaux, en détention à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie, était à la barre. Sa sœur, sous le coup d’un mandat d’amener, est en cavale.
Les Gnelloy sont poursuivis dans deux procédures pour «Diffamation et injures publiques », faits punis par les articles 363, 365 et 366 du Code pénal. La première prcédure est engagée par les frères et sœurs de Cellou Dalein Diallo, en l’occurrence Fatoumata Binta, Mariama Kesso, Yayé Laouratou, Thierno Sadou et Thierno Djafarou Diallo. La seconde est enclenchée par le président de l’UFDG, lui-même et par la grande famille de feu Thierno Mamadou Diallo.
A l’audience de ce mercredi, le juge a brandi une lettre de désistement du président de l’UFDG pour ce qui est de la procédure où il est plaignant. Les avocats de la défense ont voulu savoir si la grande famille Dalein est également concernée par le désistement : «Dans la plainte, il est indiqué que c’est monsieur Cellou Dalein et la grande famille Dalein qui ont porté plainte. Dans cette lettre, c’est le nom d’El Hadj Cellou Dalein seulement qui est cité. Il faut nous dire si c’est lui seul ou s’il a désisté avec la grande famille Dalein», sollicite maître Sidiki Bérété, avocat de la défense. Me Alsény Aïssata Diallo de répliquer : «La lettre de désistement est claire. Nous espérons que le tribunal tirera toutes les conséquences et éteindra l’action publique en ce qui concerne cette procédure». Le tribunal a constaté le désistement de la partie civile et a mis fin aux débats dans cette affaire.
Dans l’autre procédure, les avocats ont soulevé plusieurs exceptions de nullité. Pour Me Sidiki Bérété, les plaignants n’ont non seulement pas qualité de poursuivre ses clients, n’ayant pas leurs domiciles dans le ressort du tribunal de Kaloum, mais ils n’auraient également pas la procuration d’El Hadj Cellou Dalein Diallo pour poursuivre les prévenus : «Les parties civiles ne sont jamais concernées par les propos incriminés de nos clients. Sauf procuration d’El Hadj Cellou Dalein Diallo, ils ne sont pas concernés».
Me Bérété conteste également la manière par laquelle ses clients ont été cités à comparaître : «Une des prévenus n’a jamais été citée. Ils sont allés donner la citation à son frère, à la Maison centrale».
Ce qui a provoqué l’ire du représentant du ministère public : «Il n’y a pas de débat en la matière. Si mon parquet a pris l’initiative d’enrôler cette procédure, c’est que nous avons étudié tous les contours du dossier. Mon parquet ne peut pas se permettre de poursuivre quelqu’un injustement».
Les avocats de la partie civile ont plutôt demandé au tribunal de décerner un mandat d’arrêt contre Fatou Gnelloy Diallo : «Un des avocats de la défense a dit sur les médias que sa cliente ne va jamais comparaître devant votre tribunal. Elle-même se moque de votre tribunal. Nous savons qu’elle est à Conakry, décernez un mandat d’arrêt contre elle. Nous allons tout faire pour qu’elle soit arrêtée». Le procureur de renchérir : «Au moment venu, nous allons mettre main sur elle. Nous vous prions de bien vouloir décerner ce mandat, et si elle est hébergée dans un cabinet, que l’intéressé se prépare à affronter la justice pour recel de malfaiteurs». Me Sidiki Bérété insiste : «Il faut assurer la sécurité de ma cliente, elle va comparaître».
Le tribunal a finalement renvoyé l’affaire au 2 février prochain, pour statuer sur les exceptions soulevées par la défense et la comparution de Fatou Gnelloy Diallo.
Yacine Diallo