Le 12 janvier, le MENA (ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation) a dispatché les 8 073 gens-saignants contractuels à travers la Guinée. Mais les syndicaleux relèvent des anomalies.
Les gens-saigants contractuels ont été identifiés et enregistrés par une commission technique composée des cadres du MENA, du syndicat et de la coordination des contractuels. Ces derniers avaient été coptés lors de la grève de l’éducation en 2018 et 2019, pour remplacer les titulaires grévistes fidèles au SLECG (Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée) d’Aboubacar Sous-mât. Non encore engagés à la Ponction publique, ils sont en phase d’essai pour une période de deux mois, à compter de janvier. A terme, le MENA décidera de leur sort.
Sur les listes du MENA, on constate des absents et des inconnus. Aboubacar Sous-mât, le secrétaire gênant du SLECG, admet que des anomalies de ce genre ont été enregistrées à Boké et à Lola. « Beaucoup de contractuels se font voix, mais peu font partie des 8073. Ne sont concernés que ceux qui sont préalablement recensés par la commission technique, dont les dossiers ont été examinés, les diplômes authentifiés. On est prêts à vérifier s’il y a des doublons pour les extirper et les faire remplacer par qui de droit ».
Pour le syndicaleux, le temps n’est pas à s’indigner mais à garder le calme afin que les anomalies soient réglées progressivement. « S’il y a des besoins qui ne sont pas exprimés, on va saisir le ministre qui est de très bonne foi, afin de régler le problème. Il y a environ un besoin de 19 000 enseignants dans tout le pays, mais pour le moment on en a trouvé que 8073. Que les autres attendent, lorsque les besoins seront exprimés à travers les Directions régionales de l’éducation, nous allons exposer le cas des autres contractuels au ministère », promet-il.
Réparer l’injustice
Pépé Michel Balamou, secrétaire gênant du SNE (Syndicat national de l’éducation), rappelle que les 8 073 contractuels avaient été jetés et oubliés par le régime d’Alpha Grimpeur dès après la grève. Pour lui, leur redéploiement n’est que justice, car les bouffe-la-craie « ont sauvé » l’école guinée-haine.
« Sur le terrain, on rencontre des difficultés. Au niveau du SNE, on a relevé plus de 2 000 jeunes enseignants volontaires qui sont en situation de classe. Les uns ont commencé en 2011, les autres en 2018 et certains en 2020, mais ils ne se retrouvent pas sur la liste des 8 073 contractuels publiés par le MENA. Il ne faut pas réparer une injustice et en commettre une autre. Mais, ce sont des dysfonctionnements qui ne sont pas de nature à remettre en cause la crédibilité de cette liste. Nous allons rencontrer le ministre Guillaume Hawing pour lui exposer les dysfonctionnements afin qu’on puisse rétablir les enseignants dans leurs droits », indique Pépé Michel Balamou.
Le 12 janvier, le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Guillaume Hawing, a relancé les inspections pédagogiques et administratives. Selon Morlaye Yattara, inspecteur gênant de l’éducation par intérim, une quarantaine d’inspecteurs disciplinaires de l’enseignement élémentaire sont déployés dans le bled pour une durée de deux semaines. But : inspecter 1 500 gens-saignants.
Yaya Doumbouya