Le mardi 18 janvier, le FNCD politique conduit par le Sid de l’UFR, Ousmane Kabako du Pades, Aliou Bas du ModeL, Faya Mini-mono du Bloc libéral et autres ont créé le Forum des partis politiques (FPP). Cela est intervenu dès après la nomination de la Petite Cellule Dalein Diallo de l’UFDG comme porte-parole du CPP, contre la volonté des fondateurs du FPP. 

Invité chez nos confrères de FIM FM, ce mercredi 19 janvier, le prési du Parti des démocrates pour l’espoir (Pades), est revenu sur les raisons de la création de ce forum. « On n’a eu l’ambition de regrouper tous les partis de la Guinée. Cela veut dire qu’on n’est pas dans le cadre d’une alliance, encore moins dans une coalition politique. Le vrai mot, c’est le forum. Pourquoi ? Il y a cinq thèmes de la transition sur lesquels les politiques doivent se prononcer: Constitution, Organe de gestion des élections, Code électoral, durée de la transition et fichier électoral», a-t-il précisé d’entrée. 

«On s’est dit au début de ne pas créer des structures, qu’on ne veut pas de présidence, ni de vice-présidence pour éviter la rivalité entre les partis. On l’a mis en pratique: lors de la première rencontre chez Mamadou Sylla, on a décidé que si on se réunit chez quelqu’un qu’il préside la réunion et en fait le compte-rendu. Nous sommes allés à l’ANAD chez Cellou Dalein, il a assuré la présidence et le porte-parolat. Au Pades et à la Coped, j’ai aussi assuré la présidence et porté la parole. Ainsi de suite».

La pomme de discorde

Après ces rencontres sans anicroche, la classe politique s’est retrouvée chez le Sid Touré de l’UFR et du FNDC-politique. Au cours de la rencontre, «l’ANAD et la CORED ont proposé qu’il y ait un porte-parole permanent en la personne de M. Cellou Dalein, poursuit Ousmane Kabako. Je me suis opposé, parce que si un grand parti devient le porte-parole du collectif, que ce soit l’UFDG, l’UFR ou le PEDN, cela va donner l’illusion que tout le monde suit ce parti.  J’ai dit à M. Dalein: vous êtes un grand parti, on ne peut pas accepter que vous soyez le porte-parole. Et c’est tout à fait logique parce que nous redeviendrons concurrents après la transition. Mettre quelqu’un comme porte-parole, c’est de lui donner un avantage lors des apparitions publiques.» 

Des cris de désapprobation

Que faut-il donc faire ? «On n’a dit dans ce cas, prenons un parti qui est nouveau. Comme ils désignaient Cellou Dalein porte-parole et madame Makalé Traoré, son adjointe, j’ai dit alors de maintenir cette dernière pour parler au nom de l’ensemble de la classe politique.» 

Une proposition rejetée par l’ANAD et la Cored notamment. «Il y a eu des cris. Ils ont dit: vous vous attaquez à la personne de Dalein, comme on sait le faire en Guinée. Chaque fois, pour noyer le débat, on vous renvoie sur des terrains où vous n’êtes pas. Qu’est-ce que j’ai contre Dalein ? C’est un ami à moi, on a fait beaucoup de choses ensemble. Je ne le déteste pas du tout et au contraire, on a de très bons rapports. Mais quand-même, nous sommes des adversaires politiques après la transition. Le CPP disparaîtra après la transition. C’est une organisation informelle qu’on ne veut pas structurer. Alors, ils ont insisté, et finalement ils sont venus dire ou vous l’acceptez ou on s’en va. Ils sont allés se retrouver et l’ont désigné porte-parole de leur CPP, sans nous convier à la réunion».

Conséquence ? «Ceux qui n’étaient pas à cette réunion se sont retrouvés chez M. Sidya Touré parce que c’est lui qui était chargé de la médiation. D’où la naissance du Forum des partis politiques (FPP), pour bien dire qu’on ne veut pas de structure, mais qu’on fait simplement des recommandations pour le CNRD», a clarifié Ousmane Kabako.

De son côté, le camp adverse assure que sept coalitions sur onze au total ont choisi la Petite Cellule Dalein Diallo comme porte-parole du CPP. Frustrés, les quatre autres ont protesté avant de, finalement, faire à leur tour cavalier seul au sein du FPP. Un divorce symptomatique des querelles d’égo qui minent la classe politique guinéenne. 

Kadiatou Diallo