Environ deux ans maintenant que le tribunal militaire n’a pas fonctionné. Pourtant, de nombreux militaires et civils sont poursuivis par le parquet militaire. Ils sont arrêtés depuis 2019 pour les uns et 2020 pour les autres et croupissent au gnouf à l’attente d’un procès. Ils sont poursuivis pour des faits qualifiés de vol aggravé, complot, incitation à commettre les actes contraires au devoir et à la discipline, révolte, désertion et rébellion. Le slogan des nouvelles autorités étant la justice est la boussole, le Collectif des avocats de ces prévenus se réveille et veut un procès rapidement. Dans une déclaration, ces avocats regrettent le renvoi, sans date, du procès de leurs clients, en particulier les procès criminels devant le tribunal militaire permanent de Conakry.
Le Collectif d’avocats rappelle que les débats au fond étaient déjà très avancés, lorsque brusquement, le Covid-19 a stoppé le déroulement du procès. «Depuis lors, le dossier n’a pas été appelé à l’audience publique. Pourtant depuis le 15 juillet 2020, monsieur le ministre d’alors avait ordonné la reprise immédiate de toutes les audiences sur toute l’étendue du territoire, ce, à compter du 20 juillet 2020. En dépit de cette instruction ministérielle, contrairement à d’autres justiciables, nos clients n’ont pas eu la chance de reprendre le chemin des audiences, alors qu’ils sont privés de leur liberté, ce en dépit de la présomption d’innocence. Or, tout citoyen en conflit avec la loi pénale, a droit à un procès juste et équitable, tenu dans un délai raisonnable dans lequel, le droit de la défense est garanti (article préliminaire du Code de procédure pénale)».
La Transition suscite de l’espoir, chacun demande justice, ce sont les nouvelles autorités qui l’ont promis. Alors, on les prend aux maux. Les avocats chargés de la défense de ces militaires et civils veulent l’ouverture du procès, pour que justice soit rendue. Ils sont convaincus qu’à l’issue du procès, leurs clients seront libres.
Ibn Adama