Le dossier des violences intercommunautaires de décembre 2020 entre Tomas et Manias a connu son épilogue ce 25 janvier à la Maison des jeunes de N’Zérékoré. Dans cette affaire qui avait fait au moins 17 morts, pas moins de 66 accusés étaient renvoyés devant le tribunal criminel de Macenta. Une trentaine d’entre eux était détenue à la Maison centrale de Conakry, les autres, en fuite. Ils étaient, pour la plupart, poursuivis pour meurtre, assassinat, incendie volontaire, détention illégale d’armes à feu, coups et blessures volontaires. Selon le correspondant de guineematin.com, le juge, Aboubacar Maféring Camara a, dans sa décision, constaté l’extinction de l’action publique concernant Fassou Théoro et Doua Béavogui, décédés à la Maison centrale de N’Zérékoré. Il a relaxé Fatta Sékou Fofana et « Gaza » (chauffeur).
Péma Sakouvogui (alias Foromo), Tanou Koïvogui, Siba Sakouvogui, Yako Sakouvogui, Gnakoye Guilavogui, Koï Soropogui, Zézé Dopavogui, Kaliva Koïvogui, Pokpa Pivi, Noko Onivogui, Siba Flobert Toupou, Koï Béavogui, Jean Guilavogui, Oyé Koïvogui, Douo Onivogui, Pévé Kalivogui, Marcel Béavogui, Zézé Guilavogui, Baret Kalivogui, Siné Béavogui, Cé Mark Koly, Kaman Sakouvogui, Pé Maomy, Ansoumane Samory Camara, Mohamed Camara (alias Rougeau), Martin Soropogui, Massa Guilavogui (alias Massa Mava), Mory Touré, Sékou Kanté (alias Sékou 40), Mamady Sampil Camara, Bangaly Fofana et Karamo Touré dit « Grand K ») ont été renvoyés des fins de la poursuite. Ils rentrent donc à la maison.
Koly Béavogui « Béa », Moussa Dian Fofana, Mory Cissé « Kissy Mory » et Koï Koïvogui ont écopé d’un an d’emprisonnement chacun, pour attroupement, coups et blessures volontaires, détention illégale d’armes (calibres 12 de fabrication locale). Deux autres accusés, Ousmane Kéïta dit « Anzou » et Baret Sakouvogui, condamnés à dix mois d’emprisonnement, pour séquestration et détention illégale d’armes (calibres 12 de fabrication locale). El Hadj Bakary Kourouma, reconnu coupable de complicité d’attroupement, est condamné à six mois d’emprisonnement assorti de sursis.
Kagbè Mady Camara a écopé de 30 ans de réclusion criminelle pour des faits d’assassinat
Pour ce qui est des accusés en fuite, deux d’entre eux (Forè et Moriba Soumaoro), ont été condamnés à 15 ans de réclusion criminelle par défaut pour tentative de meurtre, séquestration et vol. Un mandat d’arrêt a été décerné contre eux.
Laye Moussa Camara, Yacouba Fofana, Bangaly Camara, le surnommé Takana, Soumaïla Cissé, Mohamed Lamine Fofana alias Bosis, Shakir Kaba, Ibrahima alias Ebi, Boye Woro, Laye Cissé «Aramozo », Kassia Camara « Katro », Mohamed Kourouma, le surnommé comptable, Ibrahima Traoré, Koïkoï, Amara Gaspary et Soumaïla Sylla ont écopé d’une condamnation par défaut à la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat, association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel, attroupement et incendie volontaire.
Idrissa Camara, N’famoudou Toupou, Naba Laye Konaté et Sékou Maté ont été retenus dans les liens de la culpabilité pour association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et d’attroupement. Ils sont condamnés à dix ans de réclusion criminelle à temps par défaut et mandat d’arrêt décerné contre eux.
Les condamnés sont intimés de payer, à titre de dommages et intérêts, entre 2 800 000 francs guinéens et un milliard de francs guinéens aux différentes parties civiles.
Ces violences ont éclaté les 26 et 27 septembre 2020 dans la ville de Macenta entre Tomas et Manias. Chaque communauté revendiquait la paternité de la ville.
Yacine Diallo