Malgré les refus du tribunal de première instance de Dixinn, de la Cour d’appel et de la Cour suprême de libérer Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, ses avocats ne lâchent pas l’affaire. Ils ont introduit une nouvelle demande de mise en liberté auprès du juge des Référés du tribunal de première instance de Dixinn. L’audience s’est tenue ce 10 février, à huis-clos.
A l’issue des débats, la défense s’est réjouie non seulement de la présence de toutes les parties, mais aussi de la manière par laquelle l’audience s’est déroulée : «Le dossier a été mis en délibéré pour le vendredi 18 février 2022. Nous nous réjouissons d’un élément qui est d’ailleurs une première. Nous avons eu à organiser des procédures en référé, mais le directeur de l’administration pénitentiaire n’avait jamais comparu, alors qu’il a toujours été assigné en tant que gardien des personnes qui sont en état d’incarcération. Mais, le nouveau directeur a comparu aujourd’hui et il a même pris la parole. Ça, c’est une avancée et ça nous fait espérer», explique Maitre Lancinet Sylla, qui dénonce cependant une violation de la loi dans le dossier : « Les articles préliminaires et 244 du Code de procédure pénale, les instruments juridiques internationaux ratifiés par la Guinée sont contre une détention prolongée illégalement. Notre client est en détention depuis presque cinq ans. Son mandat de dépôt n’a jamais été renouvelé, il n’est pas jugé. Or, lorsqu’un accusé n’est pas jugé dans un délai raisonnable, il doit être libéré. Ce qui est plus grave, c’est qu’il est victime d’injustice, de discrimination. Il fait l’objet d’une indifférence dans cette procédure. Ses coaccusés sont en liberté, mais nous espérons que la justice prendra cette fois-ci ses responsabilités ».
Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba Diakité a été extradé de Dakar en mars 2017. Il est accusé, comme une dizaine d’autres civils et militaires, d’être impliqué dans les massacres du 28 septembre 2009.
Yacine Diallo