Au-delà du simple slogan, je considère comme Paroles d’évangile, ces propos du Colonel Doumbouya selon lesquels : « la justice sera désormais la boussole de la gouvernance ». Dès lors que nous avons adhéré à cette conviction du Président de la Transition, notre devoir moral est de le conseiller d’éviter de commettre les erreurs de procédure des gouvernances précédentes. C’est une question de respect de la parole d’honneur. Il faut se rappeler que l’Etat guinéen a été souvent condamné par les juridictions nationales et étrangères pour violation de procédure dans sa gestion des contentieux avec des tiers et avec ses préposés. C’est très bien de vouloir récupérer les biens et les fonds de l’Etat. C’est le souhait de tous les Guinéens qui vivent la précarité : il faut le faire sans état d’âme.
Toutefois, il faut le faire dans le strict respect des règles du droit, pour être en conformité avec notre slogan sur la justice. Faire respecter la procédure ne veut pas dire faire disculper un présumé coupable ou un prévenu. Faire respecter la procédure, c’est conférer à l’appareil judiciaire son autorité, c’est-à-dire le droit en toute indépendance. Pour les organes de la Transition, c’est donner le meilleur exemple qui a quelquefois manqué aux gouvernances passées et qui devra inspirer les gouvernances futures dans notre pays. L’Etat de droit se construit avec méthode, sans émotion, par la puissance publique, dans la stricte observation des procédures de droit. L’administration est une continuité dans la perfection, non dans la répétition des erreurs commises par nos prédécesseurs. Pour être à l’abri des maladresses et des soupçons, le CNRD devrait exiger fermement du gouvernement le recours à la justice dans toutes les affaires de récupération des biens et de malversations financières au détriment de l’Etat. Il devra attendre les résultats dans des délais précis, pour que l’opinion soit bien informée et rassurée. Les comportements futurs des fonctionnaires et des citoyens dépendront des actes exemplaires posés par la Transition. C’est une question d’autorité de l’Etat et d’honneur pour ses dirigeants. La notoriété et la neutralité du CNRD sont au nombre des gages de réussite de la Transition en cours. Sans passion, chacun de nous doit veiller à la réussite de la présente Transition pour une Guinée unie et démocratique.
IJK