La mort progressive du massif du Fouta Djallon et la soif des habitants de la principale source du fleuve Sénégal (1 700 km de long) ont été l’amer constat fait par le Haut-commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal, Hamed Diane Semega le 24 avril 2021. Lors de sa visite dans le village de Hôrè-Gouba, sous-secteur de Sala-Maayô (comprendre tête de source), situé à 22 kilomètres au nord-ouest de Mamou (sous-préfecture de Tolo), les habitants lui avaient présenté de « l’eau colorée », pour leurs besoins au quotidien. Ils lui avaient aussi expliqué leur calvaire pour se l’offrir après de longues et pénibles distances, faute d’adduction d’eau potable dans leurs foyers. L’hôte de marque était resté muet pendant des secondes, avant de les promettre d’en finir avec ce paradoxe. Les habitants de Sala-Maayô ont aussitôt rêvé de voir l’une de leurs aspirations majeures se réaliser. Moins d’un an après, la promesse est bel et bien tenue.
Le 18 février, Monsieur Hamed Diane Semega, le ministre guinéen de l’Energie, Ibrahima Abe Sylla, le Directeur de la Cellule guinéenne de l’OMVS, la Directrice du PGIRE II (Projet de gestion intégrée en eau des ressources du fleuve Sénégal), les autorités de la région de Mamou, d’autres et d’autres, ont inauguré le forage de Sala-Maayô, dans la joie et l’allégresse. Les bénéficiaires disposent dorénavant de l’eau au robinet, devant leurs cases. L’adduction d’eau potable a été équipée de quatre bornes fontaines installées dans quatre des six villages environnants de la source du Bafing.
Pour la fin de leur calvaire pour s’offrir de l’eau potable, les habitants de Sala-Maayô et environs ont exprimé leur joie et leur reconnaissance à l’endroit du Haut-commissaire, pour la remise officielle de l’ouvrage. Le maire de la commune rurale de Tolo, El Hadj Thierno Ousmane Diallo, était leur porte-parole : «Je voudrais vous témoigner solennellement, Monsieur le Haut-commissaire de l’OMVS, notre profonde reconnaissance pour votre soutien constant » à travers plusieurs « projets de développement exécutés et/ou en cours d’exécution dans notre commune (…) C’est le lieu de rappeler votre engagement permanent en faveur de la gestion intégrée des ressources naturelles dans la sous-préfecture de Tolo. Un engagement qui s’est traduit par la mise en défense de 32,49 ha, le reboisement et l’enrichissement de 28 ha, la réalisation de 1 850 mètres linéaires de cordons pierreux, la protection de huit têtes de sources (…), la clôture de 2,5 ha de domaines, la formation et l’équipement matériel de trois groupements maraîchers et de deux groupements de pépiniéristes (…)» L’inauguration de l’adduction d’eau serait le couronnement de l’engagement du Haut-commissaire.
Le ministre de l’Hydraulique, Ibrahima Abe Sylla s’est réjoui d’être de la partie. Il a adressé au Haut-commissaire, les remerciements des autorités de la Transition. « L’eau, c’est le programme maitresse du CNRD qui me charge de ‘’la’’ développer sur toute l’étendue du territoire guinéen ». Le ministre comme le gouverneur de la région de Mamou se sont réjouis de l’ouvrage et ont appelé les habitants à en faire bon usage.
Hamed Diane Semega, le Haut-commissaire de l’OMVS, était plutôt soulagé d’avoir réussi cet autre pari. Il a remercié les populations de Sala-Maayô, le Président de la transition, le Premier ministre et le peuple de Guinée, pour leur « effort d’accompagnement constant » qui fait de l’OMVS aujourd’hui un organisme de bassin de renom, c’est-à-dire, un « organisme au service des populations. »
L’adduction d’eau potable à Saala-Maayô est équipée de panneaux solaires. Son inauguration se situe en prélude à la célébration du cinquantenaire de l’OMVS (l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal), qui porte, entre autres, sur une série de visite des ouvrages et des futurs chantiers de l’OMVS en Guinée. Un programme initié par la Direction générale de la SOGEOH en charge de la gestion et de l’exploitation des ouvrages de l’OMVS en Guinée.
Sala-Maayô en bref ?
Le relief de Sala-Maayô est parsemé de forêts, de petites collines propices à l’agriculture et de vastes domaines fertiles et aménageables, qui constituent la principale source de revenu de ses habitants. Le massif de Sala-Maayô couvre une superficie de 33 hectares. En 2018 déjà, Ibrahima Diallo, septuagénaire et guide de Sala-Maayô (source du Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal) affirmait que dix ans étaient passés depuis qu’il n’y avait plus de goutte d’eau à la source des sources, sur les 17 répertoriées en Guinée.
Après Tolo, les délégués de l’OMVS et du gouvernement ont mis le cap sur Labé, pour y inaugurer le centre de l’ex-OERS (Organisation des Etats riverains du fleuve Sénégal).
Mamadou Siré Diallo,
Envoyé spécial