L’élimination du Syli national de Guinée en huitième de finale de la 33ème édition des phases finales de la CAN devrait enfin nous permettre de repartir d’un bon pied. Pour ce faire, une démarche dynamique est à suivre, afin de maximiser les chances de réussite dans l’atteinte des objectifs.
De quoi souffre notre football ?
A propos, il n’y a guère d’illusion à se faire : il s’agit ni plus ni moins de la gouvernance du football chez nous. Les saisons se suivent avec les mêmes résultats, sans que l’on ne puisse changer l’ordre des choses. Alors que l’environnement mondial du football évolue à un rythme exponentiel, la Guinée reste encore attachée à des certitudes dépassées. Un examen non exhaustif de cette situation nous permet d’identifier certains facteurs bloquants :
- La faiblesse des ligues régionales au plan des ressources financières et humaines
- L’absence de compétition des jeunes (catégories cadets et juniors)
- L’absence de compétitions formalisées pour le football féminin
- Le retard dans la qualification de nos entraîneurs, faute de programmes de formation
- L’absence notable d’infrastructures fonctionnelles
- Faible capacité managériale des clubs
- Rareté des ressources financières pour sponsoriser les compétitions locales.
Esquisse de solutions
Au plan conceptuel et stratégique, il est judicieux de se fixer des objectifs à l’horizon 2026, pour la simple raison que c’est l’année de la prochaine édition de la Coupe du Monde de football.
Depuis la première participation de l’équipe nationale en 1974 aux éliminatoires de cette compétition, le Syli national n’a jamais goûté aux délices de cette épreuve. Si l’on veut donc prendre part à l’édition de 2026, dès après la CAN du Cameroun, un plan stratégique sur la reconstruction du Syli national est à concevoir. Avant le Mondial 2026, les compétitions suivantes devraient être planifiées, successivement :
- Les IXème Jeux de la Francophonie du 19 au 28 août 2022 à Kinshasa
- La 7 ème édition du CHAN 2022 en Algérie
- Les XIII Jeux Africains en 2023 au Ghana
- La 34 ème édition de la CAN du 23 juin au 23 juillet 2023 en Côte d’Ivoire
- La XIV ème édition de la CAN U17 en 2023 en Algérie
- La IV ème édition de la CAN U23 du 2 au 26 novembre 2023 dont le pays reste à désigner
- Les Jeux de la XXXIII ème Olympiade du 26 juillet au 11 août 2024 à Paris.
L’agenda de préparation de nos différentes équipes nationales s’appuiera ainsi sur les compétitions ci-haut énumérées.
La première rubrique du plan stratégique de reconstruction du Syli national a trait au recrutement d’un entraîneur de haut niveau assisté d’entraîneurs locaux, avec à la clé, un contrat de trois ans renouvelable en cas de performances notables à la CAN 2023 de la Côte d’Ivoire. Cette démarche vise à renforcer les capacités de nos entraîneurs locaux, qui vont profiter d’un know how de la part de l’expatrié. A moyen terme, on devrait se passer de l’expertise étrangère, et faire confiance à nos techniciens locaux. A condition, bien sûr, que ces derniers bénéficient de l’appui et de l’assistance de l’administration fédérale pour bénéficier d’une formation adéquate et de conditions de travail idéales.
Sur un tout autre plan, en raison du contexte actuel marqué par une période transitoire de gestion de notre football géré par un Comité de normalisation mis en place par la FIFA depuis le 1er décembre 2021, il est évident que les réformes envisagées et vivement attendues pour le redressement de notre football, seront mises en œuvre par le prochain Comité directeur de la fédération, qui sera élu à la fin du mandat du Comité de normalisation. En vertu du courrier de la FIFA en date du 28 novembre 2021 REFSG/kje/tgo/rta, le Comité de normalisation dispose d’un mandat qui inclut les tâches suivantes :
- gérer les affaires courantes de la FGF (Fédération guinéenne de football);
- déterminer, en coopération avec l’administration de la FIFA, si les dispositions spécifiques des statuts ou du Code électoral de la FGF en relation avec le processus électoral doivent être amendées ;
- s’assurer que les nouveaux membres des commissions électorales et de recours électoral et, le cas échéant, des organes juridictionnels soient nommés par le congrès de la FGF ;
- une fois les nouveaux membres susmentionnés nommés, s’assurer que l’élection du comité exécutif de la FGF soit menée conformément aux statuts et règlements applicables de la fédération.
De ce qui précède donc, il revient de droit au prochain Comité exécutif de mettre en œuvre, à l’horizon 2026, le chantier des réformes de la gouvernance du football national.
Thierno Saïdou Diakité, Consultant