Le 21 février, le procès opposant Ousmane Diallo alias Gnelloy et sa sœur Fatoumata Binta Diallo alias Fatou Gnelloy à la famille de Cellou Dalein Diallo s’est poursuivi au Tribunal de première instance de Kaloum.

Sur la base des articles 363, 365, 366 du Code pénal, les Gnelloy sont poursuivis pour « injures publiques et diffamation » par des membres de la famille de Cellou Dalein Diallo, que sont : Mariama Kesso Dalein Diallo, Thierno Sadou Dalein Diallo, Yayé Laouratou Dalein Diallo, Thierno Diafarou Dalein Diallo et Fatoumata Binta Dalein Diallo.

Militants du Rpg arc-en-ciel, Ousmane et Fatou Gnelloy, protégés à l’époque par le régime Alpha Condé, ont proféré des injures « fleuves et grossières » contre le leader de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) et sa famille. En costume bleue, Ousmane Gnelloy, qui se fait appeler « ministre de la Défense » d’Alpha Condé sur Facebook, s’est présenté à la barre aux environs de midi.

Les avocats de la partie civile tenaient à exposer les preuves de l’accusation via des enregistrements et vidéos. La défense s’y est opposée, arguant éviter de tomber dans « le sensationnel et l’émotionnel », surtout que son client a reconnu les faits. « Il faut laisser tomber au nom de la quiétude sociale. Je vous prie de vous mettre au-dessous de cela afin de passer aux plaidoiries et réquisitoire », prie Me Sidiki Bérété.

Demande rejetée

Mais ses adversaires de la partie civile tiennent mordicus que le juge Kabinet Kéïta visionne ces pièces à conviction. Le tribunal accède à la demande et suspend l’audience pour dix minutes. A la reprise à 12 h 20, pour visionner les vidéos à huis clos, l’assistance a été vidée de la salle de l’audience. Après le huis clos, Thierno Sadou Diallo, 63 ans, petit-frère de Cellou Dalein Diallo, a déclaré à la barre que les « injures grossières » des Gnelloy ont visé directement ses parents. « C’est une atteinte à notre dignité », s’offusque-t-il. « C’est quelqu’un qui s’est spécialisé dans les injures grossières contre les parents de Cellou Dalein Diallo jusque dans leur tombe », enfonce Me Salifou Béavogui, avocat de la partie civile.

Me Sidiki Bérété contre-attaque en focalisant son propos sur la notion de famille. « Ils ont porté plainte parce que Cellou Dalein Diallo a été insulté, alors que ce dernier ne leur a pas donné une procuration pour le faire à sa place. Les plaignants ne sont pas titulaires des poursuites. Cellou Dalein Diallo est majeur, vivant et responsable. Pourquoi il ne le fait pas lui-même », se demande l’avocat. Me Alsény Aïssata Diallo, l’autre avocat de la partie civile, rétorque qu’ils n’ont pas besoin de procuration. « Il y a une chose qui est plus forte qu’une procuration : c’est le lien de sang ». Fatoumata Binta Diallo, sœur cadette de Cellou Dalein Diallo, de justifier le retard de la plainte, trois ans après les faits : « Il n’y avait pas de justice ».

Plaidoiries et réquisitoire

La partie civile plaide que les Gnelloy soient condamnés au paiement d’un franc symbolique. Me Salifou Béavogui regrette l’absence à la barre de Fatou Gnelloy, en fuite aux Etats-Unis, « d’où elle poursuit de plus belle ses injures en direct sur Facebook contre Cellou Dalein Diallo, sa famille et ses militants ».

La défense menée par Me Sidiki Bérété a focalisé sa ligne de défense sur l’adversité entre Cellou Dalein Diallo et l’ancien Président Alpha Condé, entre lesquels les Gnelloy ont fait la navette.

Le procureur de la République, Mamady Kéïta, a requis la relaxe pour « délit non constitué » et l’annulation du mandat d’amener émis contre la fugitive Fatou Gnelloy.

                                                 Yaya Doumbouya