Ouvert le 12 janvier dernier, le procès opposant Ousmane Diallo alias Gnelloy et sa sœur Fatoumata Binta Diallo alias Fatou Gnelloy à la famille de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, a repris ce 14 février au Tribunal de première instance de Kaloum. Mais à peine ouvert, le juge, Kabinet Kéïta, à la demande des parties, a renvoyé le procès au 21 février, pour administration des preuves, réquisitoire et plaidoiries.
Mariama Kesso Diallo, Thierno Sadou Diallo, Yayé Laouratou Diallo, Thierno Diafarou Diallo et Fatoumata Binta Diallo, sur la base des articles 363, 365, 366 du Code pénal, poursuivent les Gnelloy pour «diffamation et injures publiques» à leur encontre, via les réseaux sociaux. Militants du Rpg arc-en-ciel, Ousmane Gnelloy et sa sœur, Fatou Gnelloy, se sont grossièrement illustrés à proférer des injures et menaces aux militants de l’UFDG, Union des forces démocratiques de Guinée, ainsi qu’à son leader et à sa famille.
Le 2 février, à la demande du parquet et de la partie civile, le juge Kabinet Ké£ita avait émis un mandat d’amener contre Fatou Gnelloy. Apparemment, sans savoir que celle-ci a déjà franchi les frontières guinéennes pour les États-Unis d’Amérique, d’où elle poursuit ses attaques et injures via des vidéos en direct sur Facebook contre Cellou Dalein Diallo et sa famille. Le jeune frère de Fatou, se faisant appeler « ministre de la Défense » de l’ancien Président Alpha Condé sur Facebook, purgeant déjà deux ans de prison à la Maison centrale de Conakry dans l’affaire l’opposant à Kadiatou Biro Diallo, a rallié le TPI de Kaloum à 11 heures, sous bonne escorte.
Me Alsény Aïssata Diallo de la partie civile, justifie le renvoi de l’audience par le fait de vouloir administrer toutes les preuves collectées au juge, même si ce sera à huit-clos. «Ils ont touché la dignité de Cellou Dalein Diallo et sa famille en proférant des injures grossières. Nous voulons que les preuves que nous détenons soient visualisées, afin d’éclairer la lanterne du tribunal », lance-t-il. Son coéquipier, Me Thierno Souleymane Barry, abonde dans le même sens : «Il faut que les preuves soient présentées de façon claire et nette » au tribunal.
Le procureur, Mamady Keïta, s’oppose «carrément» à tout renvoi, estimant qu’il est inacceptable de le faire à moins qu’on soit fan de violer les droits humains. «Un renvoi serait irresponsable et irrespectueux des droits humains», soutient-t-il.
Côté défense, Me Sidiki Bérété, rappelant que son client, Ousmane Gnelloy, n’ayant pas nié les faits pour lesquels il est poursuivi, rien ne justifierait un renvoi. A moins que la partie civile soit en quête du « sensationnel ». Il demande au juge de clore les débats et faire place au réquisitoire et aux plaidoiries. « Le dossier doit être jugé dans un délai raisonnable. On ne peut pas le renvoyer, on ne peut plus attendre, car l’essentiel est fait. Notre client a reconnu, avec bravoure, les faits », affirme Me Bérété. Au bout du compte, l’avocat s’est résolu à plaider pour un renvoi consacré au réquisitoire et aux plaidoiries et non à présenter des preuves supplémentaires comme le demande la partie civile.
Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 21 février, pour présentation des preuves, réquisition et plaidoiries, à la satisfaction des parties, excepté le parquet.
Yaya Doumbouya