Dans la matinée du vendredi 11 février, les étudiants de l’Ecole nationale d’Agriculture et d’Elevage, ENAE de Koba (Boffa) ont manifesté dans leur établissement, pour dénoncer les conditions d’études et les nombreuses sanctions qui leur sont infligées par la Direction. Armés de gourdin et de machettes, les étudiants ont perturbé les cours. « A bas le Directeur des études ! A bas le chef des travaux ! A bas le comptable ! », scandaient les étudiants.

Selon Alpha Saidouba Camara, se disant porte-voix des étudiants, tout est parti lorsque le Directeur des études a intimé un étudiant de défricher un terrain de 20 mètres de long sur 8 de largeur. « Nous sommes allés aider notre ami à défricher le terrain, mais nous avons trouvé que c’était inadmissible de sanctionner notre camarade. Nous sommes traités comme des esclaves à l’école ». Au-delà du départ du Directeur, les étudiants qui vivent dans un système d’internat dénonce la mauvaise qualité de leur alimentation : « On nous donne de la bouillie le matin, le repas qu’on nous donne, n’est pas du tout agréable à manger. Nous avons des bols et nous attendons les délégués qui viendront pour les leur montrer, et leur demander s’ils peuvent manger cette nourriture ».

La révolte des étudiants de l’ENAE de Boffa découlerait de plusieurs frustrations, parce que, selon le porte-voix, les étudiants n’avaient pas le droit de revendiquer leurs droits. « Nous sommes souvent intimidés, sanctionnés, sans motif ». Et de menacer : « Nous n’arrêterons pas notre manifestation tant que le Directeur des études, le chef des travaux et le comptable sont là. Il n’y aura pas cours, jusqu’à nouvel ordre. »

« Nous sommes séquestrés »

Joint au téléphone, Adama Souaré, Directeur des études de l’ENAE dit être séquestré, avec ses collègues depuis le matin. « Nous sommes menacés et séquestrés en même temps. Nous ne pouvons pas sortir. Au moment où je vous parle, nous sommes dans notre cachette». Le Directeur des études dit que c’est un apprenant qui a été sanctionné mais qui a refusé la punition. Et « ce matin, j’ai constaté une manifestation. C’est sur un terrain facile à travailler, nous lui avons demandé de travailler en guise de punition ».

Parlant de la mauvaise nourriture, le Directeur des études nie tout : « Moi-même, c’est cette nourriture que je mange. S’ils parlent d’esclavage, c’est ma première nouvelle. »

Faute d’un déploiement d’agents de maintien d’ordre, les étudiants règnent en maîtres à l’ENAE de Koba, au moment où nous mettions en ligne.

Ibn Adama