Le 24 février, s’est ouvert à Conakry un atelier de formation des acteurs de la chaîne pénale en Guinée. Avocats, officiers de police judiciaire, médecins légistes, psychologues, ONG et associations de défense des droits humains ont eu leurs capacités professionnelles renforcées, deux jours durant, sur les violences basées sur le genre. L’initiative est de l’OGDG (Organisation guinéenne des droits de l’Homme et du citoyen), en partenariat avec Avocats Sans Frontières France, soutenue par l’Ambassade de France en Guinée. La démarche vise à limiter les violences basées sur le genre en renforçant les capacités des acteurs de la chaîne pénale, mais les ONG et associations des droits humains sur le traitement de ces violences. Il est également question de mutualiser les expériences et les efforts afin d’établir des axes d’amélioration entre acteurs.
« Il y a énormément de violences subies par les femmes et les jeunes filles, notamment les violences conjugales et les viols sur mineures. C’est extrêmement préoccupant », regrette Souleymane Bah, le prési de l’OGDH. Il précise que le cadre de renforcement des capacités est la suite logique des ateliers tenus en août et octobre 2021, portant respectivement sur la formation des juristes et des avocats de l’OGDG sur les violences basées sur le genre et la vulgarisation du rapport d’études du cadre juridique et institutionnel des droits des femmes en Guinée.
Nathalie Leblanc, formatrice de Avocats Sans Frontières, a rappelé que son ONG contribue à faire respecter les droits fondamentaux de l’Homme à travers le monde, « partout où cela s’avère utile et nécessaire ». Elle soutient que la formation renforcera les capacités des acteurs de la chaîne pénale afin de contribuer à améliorer l’accès à la justice des populations vulnérables en Guinée, mais aussi renforcer la prise en charge juridique et judiciaire des victimes des violences basées sur le genre.
Les missions de Avocats Sans Frontières se résument en trois mots : favoriser, défendre et renforcer. « Favoriser l’accès aux droits et à une justice équitable pour les personnes en situation de vulnérabilité, défendre toute personne dont les droits fondamentaux sont menacés et renforcer les capacités d’agir et de l’autonomie des acteurs locaux dans la protection et la promotion des droits de l’Homme », détaille Nathalie Leblanc.
Le sous-lieutenant Ibrahima Almamy Soumah, officié de police judiciaire à la Brigade de recherche de Labé, estime qu’il sortira bien outillé de la formation.
Yaya Doumbouya