Cuire les aliments grâce aux rayons du soleil, c’est bien possible. C’est qu’a démontré Abdoulaye Sadio Diallo aux visiteurs de son atelier, dans l’enceinte de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Activiste pour la protection de l’environnement, il s’investit depuis près de 30 ans, dans la fabrication des cuisinières solaires.

«A travers mon association des volontaires guinéens pour l’environnement, j’ai bénéficié d’une formation sur l’utilisation de l’énergie solaire. En 1993, des Instituts de recherche sur l’énergie solaire ont commencé à m’envoyer des catalogues. C’est ainsi que je me suis appliqué. Et à force de m’exercer, j’ai appris plusieurs méthodes et je fabrique plusieurs prototypes», raconte Abdoulaye Sadio Diallo. D’expérimentations en démonstrations, il est devenu inventif : «La cuisinière solaire est une vieille technologie que chacun dans le monde essaye de réinventer à sa manière. Elle est à multiples usages. Moi, je sais le faire avec beaucoup de produits artisanaux, comme la calebasse, que nous avons convertie en chauffe-eau. Dans une calebasse,  je peux faire cuire 15 œufs sans y mettre de l’eau. Cette technologie est aussi utilisée pour la pasteurisation de l’eau. Beaucoup de ménages n’ayant pas accès à l’eau potable, à travers elle, on peut éviter les maladies hydriques, par l’élimination des bactéries majeures par pasteurisation de l’eau.»

Ce n’est pas tout, Abdoulaye Sadio fabrique aussi des séchoirs solaires pour des produits alimentaires, notamment des feuilles, des fruits et des légumes. «Par exemple, pour l’exportation des feuilles de patate ou de manioc, on peut fournir des séchoirs de grande dimension dans lequel on peut sécher une grande quantité en un jour. Nous avons déjà vendu des échantillons à l’Institut supérieur des plantes médicinales de Dubréka.»

Si Abdoulaye Sadio s’investit autant dans la promotion de l’utilisation de l’énergie solaire, c’est pour avant tout, dit-il, sauver l’environnement. Réduire la déforestation en minimisant l’utilisation du charbon de bois, du bois de chauffe ainsi que la consommation des matières polluantes. Pour lui, il est « fondamental que chacun contribue à lutter contre le changement climatique. »

Membre de la fédération des gestionnaires de déchets en Guinée, l’activité d’Abdoulaye Sadio consiste également à récupérer et à valoriser certaines catégories de déchets. L’aluminium étant le principal matériau entrant dans la fabrication des cuisinières solaires, il se consacre à la récupération des emballages en aluminium des produits alimentaires. Tels que les sachets de lait, de café…  « Nous recueillons les sachets en aluminium pour éviter qu’ils ne se retrouvent dans les bac-à-ordures, être brulées et dégager des gaz toxiques. Si la technologie de cuisinière solaire est valorisée, on peut réduire plus de 35% du volume des ordures produites à Conakry.»

Toutefois, la réussite de cette transition énergique et écologique demeure encore un défi pour ses promoteurs. Les populations n’étant pas informées de l’existence de la technologie de cuisinière solaire et n’étant pas suffisamment sensibilisées sur les mécanismes de préservation de l’environnement, Abdoulaye Sadio Diallo pense qu’il faut des campagnes d’information dans les milieux communautaires, pour pouvoir faciliter cette transition énergétique.

AB