Hadiatou Bah alias Hadya Présie, Mamadou Aliou Kanté et Mohamed Chérif Conté ont été fixés sur leur sort, ce 24 février, par le tribunal de première instance de Dixinn. La cinéaste a été condamnée pour «Chantage et tentative d’extorsion» à dix mois d’emprisonnement. Elle écope également d’une amende de 500 000 francs guinéens et doit s’acquitter de 20 millions de francs guinéens à titre de dommage et intérêt. Ce n’est pas tout : la jeune femme est aussi interdite de réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, pendant deux ans. Ses coaccusés Mamadou Aliou Kanté et Mohamed Chérif Conté ont été reconnus coupables de complicité de tentative d’extorsion et condamnés à dix mois de prison et à 500 000 francs guinéens comme amende.
Hadya Présie et ses amis étaient accusés de « Chantage et de Tentative d’extorsion » sur la personne de Thierno Mamadou Dansoko, opérateur économique. Le juge a finalement décidé de ne pas suivre à la lettre les réquisitions du ministère public qui réclamait jusqu’à 5 ans d’emprisonnement contre les prévenus, mais également la partie civile qui demandait 3 milliards de francs guinéens comme dommages et intérêts.
Désolation
Cette condamnation, les avocats de la défense ont du mal à la comprendre. Pour Maître Alsény Aïssata Diallo, le droit n’a pas été dit. Il annonce que leurs clients vont interjeter appel : « C’est une déception, une désolation. On s’attendait à tous sauf à une telle décision. Mais il y a les juridictions de censure, nous allons user de notre droit de recours pour que cette décision soit censurée et en faits et en droit. Nous mènerons le combat jusqu’à ce qu’elle soit infirmée en toutes ses dispositions. Nous ne sommes pas prêts à concevoir une telle décision. Pour nous, tout a été appliqué sauf le bon droit».
La partie civile elle, se frotte les mains. Me Justin Tolno estime que son client a été rétabli dans son honneur : « Le tribunal a découvert la vérité, nous sommes satisfaits. Nous sommes prêts à aller défendre l’honneur de notre client en appel. Son honneur était souillé, heureusement que la justice l’a rétabli dans son droit. Notre objectif, ce n’était pas de l’amener en prison, sinon elle aurait pu prendre au moins 7 ans. Il faut mettre fin au chantage à Conakry».
Tout est partie d’une accusation de Hadya Présie selon laquelle Dansoko lui a proposé 3000 dollars américains en échange d’une partie de jambes en l’air. Elle qui l’accusait de harcèlement sexuel, s’est finalement fait arrêter par la Brigade de recherche de Kipé pour avoir exigé de Dansoko 80 000 dollars et une voiture Prado pour garder le silence.
Yacine Diallo