Il est important pour un dirigeant de s’assurer à être du côté de la légitimité et de la vérité à travers les actes qu’il pose au quotidien.
Le cantonnement de l’armée décrété par le chef D’état-major de l’Armée, la mise en alerte des services de sécurité, sont entre autres signaux qui attestent que le CNRD perd du terrain dans l’opinion publique. Si on ajoute à cela la baisse de la quote de popularité du Colonel même si certains pensent que cette baisse est due à l’abandon du Colonel par les militants de l’ancienne opposition au régime de Alpha, il n’en demeure pas moins que les militants de cette ancienne opposition constituent une part importante de cette opinion nationale.
La question qu’il faille poser : c’est, pourquoi ces Guinéens ont jugé utile d’abandonner le Colonel ?
Je vous donne les 3 pistes essentielles à ce désamour entre le Colonel et cette partie essentielle de l’opinion.
Voici donc les actes qui ont affaibli notre cher Colonel en quelques mois de gestion Étatique au point que l’unanimité dont il était objet s’est envolée au fil des mois :
1-Il a suivi ses conseillers occultes pour entretenir le doute et le flou sur la durée de la Transition (élément pourtant essentiel de toute transition).
Il faut rappeler qu’en dehors même d’une période de transition, l’instinct humain est toujours guidé par le fait de vouloir connaître 3 choses dans la vie :
- D’où est-ce que nous venons ?
- Où est-ce que nous sommes ?
- Où est-ce que nous allons ?
C’est les 3 fils conducteurs de l’humanité….
Le colonel en entretenant donc le flou sur la durée de la Transition perd ainsi la confiance de ses plus fidèles admirateurs.
2-La volonté affichée par le Colonel à vouloir tuer l’ethnie dans notre pays à travers des actes concrets lors de la composition de son gouvernement avait rassurée tous les Guinéens. Hélas au fur et à mesure que les mois passaient, cette volonté forte d’inclusivité céda la place au retour en force de ceux qui ont fait la promotion du 3ème mandat.
Le colonel n’a donc pas su résister à la volonté des sirènes révisionnistes.
Il a été acculé de toutes parts par des groupes de pression qui n’ont certainement pas épargné sa propre famille. Les nominations qui ont donc précédé la formation du gouvernement ont donné l’impression à l’opinion que nous étions dans un système Alpha sans Alpha Condé lui-même.
3- La 3ème faute du Colonel a été la méconnaissance des priorités d’une transition.
Le Colonel semble s’être mélangé les pinceaux en voulant toucher à la fois à tout, sans avoir un tableau de bord des priorités.
Une transition arrive simplement parce qu’un régime normal avait échoué de faire de la bonne gouvernance sa boussole.
C’est pourquoi les leaders de toutes les transitions ne doivent jamais oublier que leurs alliés sont avant tous ceux qui avaient subi l’injustice du régime précédent. Il ne faut jamais oublier cela. Car ce sont eux qui légitimeront le coup d’État.
Pour ma part, la priorité de la Transition aurait donc été :
A- Le nettoyage de cette administration militante mise en place par le régime précédent et en la remplaçant par une administration constituée d’hommes et de femmes expérimentés issus des compétences de toutes les communautés nationales. Le Colonel a nécessairement besoin d’élargir son éventail de recherche des compétences nationales au risque d’annihiler sa bonne foi d’une Guinée inclusive au service de tous.
Il faut souligner que le citoyen a besoin de se reconnaître à travers ses serviteurs. C’est un instinct naturel.
B- La mise en place d’une constitution qui reflète notre histoire nos coutumes et mœurs ainsi que de nouvelles institutions fortes telle que la Crief, pour baliser le terrain pour la nouvelle administration.
C- La lutte contre la corruption à travers la clarification de certains dossiers récents connus du grand public. Il faut rappeler que la lutte contre la corruption est un chantier vaste dont la transition ne saurait traiter tous les dossiers. Elle peut néanmoins envoyer un signal fort et baliser ainsi le terrain pour la nouvelle administration à venir.
AMD le Körökè