Aboubacar Fabou Camara et Mohamed Lamine Simakan étaient de nouveau devant le juge de la Cour d’appel de Conakry ce 28 mars. L’ancien Directeur central de la Police judiciaire et le patron de la BRI (Brigade de répression et d’intervention) sont traduits en justice par Sékou Koundouno et Ibrahima Diallo du FNDC pour «violence volontaire, atteinte à la vie privée, violation de domicile et destruction des biens ».
Alors que les mandats d’arrêt internationaux émis contre eux par un juge du tribunal de première instance de Dixinn ont été finalement suspendus, la Cour d’appel de Conakry a du mal à se prononcer sur le fond du dossier. L’audience de ce lundi n’a pas duré. Elle a une nouvelle fois été renvoyée par la Cour d’appel au 11 avril prochain. La raison, l’absence de Mamadou Dian Bora Diallo, avocat général en charge du dossier. Il serait en déplacement. Le parquet demande alors au juge d’attendre son retour : «C’est vrai que notre parquet est caractérisé par l’indivisibilité, mais si la défense et la partie civile ne s’opposent pas, nous sollicitons un renvoi. Le temps pour celui qui s’occupe du dossier d’être présent », déclare Alsény Bah, un des substituts. Cette demande du ministère public a provoqué l’ire de l’avocat des parties civiles : «Ce dossier est en train de traîner inutilement à la Cour d’appel depuis des semaines. C’est le parquet de Dixinn qui a interjeté appel… Prenez la décision qui est conforme à la loi », explique maître Pépé Antoine Lama. Le juge concède volontiers que «l’affaire traîne. Nous imputons cela à la Cour d’appel et au parquet général. C’est au parquet de nous dire pourquoi il n’est pas d’accord avec la décision rendue à Dixinn. C’est vrai que le caractère de l’indivisibilité du parquet est de mise, mais ici nous affections des dossiers à chacun de façon précise. Nous allons renvoyer l’affaire ultimement au 11 avril à la demande du ministère public.»
Les avocats des prévenus eux, n’ont pas trouvé d’objections à ce que l’on attende l’avocat général.
Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno comptent faire payer à Aboubacar Fabou Camara et Mohamed Lamine Simakan pour les arrestations musclées qu’ils ont opérées contre les opposants au tripatouillage constitutionnel entre 2019 et 2020.
Yacine Diallo