Le grand-père du Ministre Mory Condé et ses 4 épouses ont été fusillés en 1985 à Kindia par le régime de Lansana Conté, selon le ministre lui-même. Je lui présente mes condoléances.
Toutefois, en attendant de connaître les noms et adresses, complétés par des preuves ou les témoignages des co-détenus, je voudrais rappeler ce qui suit :
– En 1969, Kéïta Tidiane s’est jeté sur Sékou Touré en public, dans sa voiture décapotable et en présence de ses hôtes, Kenneth Kaunda de Zambie et Kwamé N’Krumah, en exil en Guinée. Les parents de Kéïta Tidiane n’ont pas été fusillés. Toute la Guinée a été témoin.
– En juillet 1985, le Colonel Diarra Traoré, auteur de la tentative de coup d’État contre Lansana Conté a été arrêté puis assassiné. Aucun membre de sa famille n’a été fusillé.
Toute la Guinée a été témoin. Alors, c’est un de ses lointains sympathisants qui va être fusillé avec toutes ses 4 épouses ?
– En 2011, le domicile d’Alpha Condé a été attaqué : aucun des présumés auteur ou membre de sa famille n’a été fusillé. Toute la Guinée est témoin. Arrêtons l’enfantillage en nous moquant des vraies victimes des gouvernances précédentes. Cessons de montrer au monde que nous sommes un pays d’inhumains. Nous avons eu des dictateurs !. Mais, ils n’ont pas été aussi cruels. Un homme et ses 5 épouses fusillés en Guinée pour des raisons politiques ?
Aucun média n’en a parlé ! Même les plus virulents des opposants n’en ont parlé !
Le grand père en question a certainement des noms et leurs adresses. Si cela est prouvé par des documents et des témoignages, je serais le premier de ces dizaines de fils et petits-fils. Aucun de ceux-là n’en a parlé de 1985 à ce jour ! Tout ce monde peut se taire sur une cruauté aussi gravissime ?
En attendant les preuves, je crois que c’est faux ! Archi-faux ! Que le Ministre nous donne alors leurs noms. Nous sommes prêts à supplier le CNRD, le gouvernement et le CNT pour instituer une journée nationale de recueillement en leurs mémoires. Les Assises nationales ne sont pas faites pour rapporter les contes et légendes distillés par les anciens dans nos villages ni pour propager les rumeurs conçues par des extrémistes pour nous diviser. C’est l’honneur de notre pays qui est en jeu. Sommes-nous cruels à ce point? Cessons d’entretenir la haine.
Faisons de la vérité, du travail, de l’intégrité et de l’amour, nos quatre points cardinaux, nos vertus fondamentales. Puisse Dieu éloigner des présentes assises tous ceux qui ne sont pas disposés à dire la vérité ou à demander pardon à nos compatriotes qui ont été victimes de nos gouvernances successives. Une Guinée réconciliée est une Guinée qui avance. Travaillons-y.
IJK