Interdire « Faré Yaré », la contrefaçon, c’est comme interdire les motos taxis ou la friperie. C’est improductif dans un pays aussi pauvre que le nôtre. L’idéal serait de créer une synergie entre les Chinois et les artisans guinéens dans la perspective d’une industrie textile implantée sur le sol guinéen. Celle-ci devrait porter la marque ou le brevet guinéen, reconnu comme tel au niveau des structures internationales de la propriété industrielle. C’est valable pour tous nos produits artisanaux qui sont copiés et modernisés par les industriels chinois. Sur les bénéfices tirés des ventes, un minimum forfaitaire peut être prélevé pour subventionner nos artisans.
C’est plus simple ! Tout le monde aura gagné :

– l’Etat, à travers les impôts ;

– les chômeurs, à travers la création d’emplois ;

– les artisans, à travers les subventions et les prises de participation dans l’actionnariat des petites usines textiles créées à cet effet ;

–  les Chinois, à travers les bénéfices qu’ils en tireront eux-mêmes ;

– les consommateurs guinéens qui trouveront à bon prix, un produit qui leur convient. De cette manière, on n’aura fâché personne. Chacun s’y reconnaîtra. La mondialisation est irréversible. Il nous revient d’anticiper sur son impact dans nos sociétés, en prenant des mesures qui feront de nous, des acteurs en lieu et place de spectateurs impuissants et pleurnichards. Ensemble, réfléchissons pour mieux servir le pays.

I. J. Keita