«A s’attarder sur le fond du canari, tu risques de ne pas boire son eau», dit un adage peul (de Guinée). Si vous inspectez les abattoirs et les moyens de transport de la viande à Conakry, vous perdrez votre appétit. Quoique le ramadan soit réputé un mois de ripaille.
La modernisation des abattoirs se fait toujours attendre. A Matoto comme à Kakimbo (Ratoma), les méthodes employées pour l’abattage des animaux menacent aussi bien la santé humaine qu’environnementale. L’hygiène reste le cadet des soucis des bouchers. La viande est exposée à même le sol, entre les torrents de sang et les montagnes de trippes dégoulinant de bouses. De quoi envahir le lit du bras de mer de Kakimbo, rempli de boue nauséabonde.
Transport par moto ou par tacot
Quid du transport de la viande vers les lieux de distribution ? Les moyens de transport en commun parent à l’absence de véhicules frigorifiques et de professionnels de la filière. La viande est embarquée dans des tacots, au contact de la ferraille rouillée. Ces derniers temps, les usagers de la route dans la capitale ont dû croiser un transporteur de la viande par moto, mise dans des sacs, de la banlieue vers le centre-ville de Kaloum, le quartier administratif et des affaires. Visiblement, c’est le distributeur agrée des boucheries du marché Niger.
La refondation de l’Etat tant ambitionnée par le CNRD viendra-t-il à bout de cet autre scandale guinéen ? On croise les doigts.
DL