Le dernier Premier ministre d’Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana, ainsi que les anciens ministres Mohamed Diané, Oyé Guilavogui, Diakaria Koulibaly, au terme de trois jours d’audition à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale, ont été placés sous mandat de dépôt, ce 6 avril, à la Maison centrale de Conakry. Ils sont tous inculpés de détournements présumés de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux, entre autres. Ils sont poursuivis par le parquet de la CRIEF, Cour de répression des infractions économiques et financières, dirigée par le Procureur spécial, Aly Touré. Leurs avocats ont réagi

«Nous sommes dans une cabale judiciaire, c’est une justice expéditive à laquelle nous avons assisté. Nos clients ont été rapidement interpellés. La chasse a commencé, en réalité, le lundi et s’est poursuivie le mardi et a atteint son point culminant ce mercredi.  Nos clients se sont retrouvés rapidement à la Maison centrale de Coronthie. Le procureur les poursuit pour détournement de deniers publics et tout son corolaire, ainsi qu’un chapelet d’infractions allumées à leur actif. Ce qui est déjà faux et archi-faux. C’est une façon de neutraliser des adversaires politiques, une façon d’anéantir des personnes qui peuvent être gênantes. C’est une façon de se servir de la justice pour intimider des personnalités qui ont géré ce pays. Nul n’est au-dessus de la loi, certes, mais il y a toujours la forme qu’il faut aménager», s’offusque Me Salifou Béavogui, du collectif des avocats des ministres.

A la barre dès le 11 avril

Le dossier est pris en flagrant délit. Du coup, ces anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé comparaîtront dès le 11 avril devant une chambre de la CRIEF, à Conakry. «Nous viendrons démontrer l’innocence de nos clients et nous pensons qu’ils seront libérés. Aujourd’hui, ils sont en prison, avec un moral au top. Ils savent qu’ils sont entre les mains de Dieu, car ils ne se reprochent de rien.

Le dossier est pris en flagrant délit, ce qui nous paraît ridicule. Un dossier aussi important que celui-là, on le prend banalement en flagrant délit. Aucune preuve n’est réunie, c’est un raccourci. Il fallait passer par un court chemin, pour les mettre en état d’arrestation », fustige-il.

Yaya Doumbouya