Emprisonné pour atteinte grave aux institutions de la République, notamment pour « téléchargement illégal, diffusion et mise à disposition des messages, des photos et dessins de nature raciste et xénophobe par le biais de l’informatique pour 5 ans de prison ferme, et finalement gracié par le président Alpha Condé après avoir demandé pardon, Malick Condé communément appelé « Madic 100 Frontières », avait dit se retirer de la politique à sa sortie de prison. Invité, ce lundi 25 avril, de l’émission « Les Grandes Gueules » sur Espace FM, Madic 100 Frontières a annoncé son retour en politique.
Pour lui, le coup du 5 septembre était prévisible : « Le RPG est un parti politique mal organisé. Alpha Condé a eu de la chance. C’est quelqu’un qui n’a pas préparé l’avenir : si un parti politique se veut diriger par la même personne pendant plus de trois décennies, ce n’est pas un exemple. Je n’ai pas été surpris quand le CNRD a renversé le régime d’Alpha. On savait tous que cela arriverait d’un moment à l’autre, mais ce qui n’était pas connu c’était par qui. Le pays a eu tant de mal sous le régime d’Alpha, le peuple est déçu de lui, ce n’était pas ce que l’on attendait de lui ».
Quelque regret d’avoir demandé pardon à Alpha Condé, pour sa libération le 18 juin 2021 ? « Pas du tout. Ceux qui mènent un combat non désintéressé regrettent. Mais mon pardon à M Alpha Condé n’a rien à avoir avec mon combat. Ce qui a fait mal au Président, c’est que je l’ai attaqué directement, j’ai divulgué sa vie et sa santé. Mon père m’en a fait reproche le premier, ce qui m’a poussé a demandé pardon. Je ne le regrette pas, je l’assume. Ce n’est nullement pas pour ma sortie que j’ai demandé pardon ».
De la transition
« Il y a quelque chose de très important que les Guinéens ignorent : les pires guinéens ne se montrent pas, ce qui les arrangent, c’est de déstabiliser le pays. Mais si le pays est déstabilisé cela n’arrange personne. Et pour avoir une bonne transition, il faut de l’ordre. Pour certaines personnes cela fait leur affaire.
De la récupération des biens de l’Etat
Il prend au mot Mamadi Doumbouya : « la justice est notre boussole ». Pour Madic 100 Frontières, donc il fallait laisser la justice finir son travail avant de démolir la maison de Cellou Dalein. « J’ai été des premières personnes à conseiller M Cellou Dalein, de quitter les lieux, et respecter la loi. La justice ne s’est pas prononcée avant l’acte, j’aurais souhaité qu’elle se prononce avant l’acte. Beaucoup de choses se sont passées hier, ce n’est aujourd’hui que nous voyons les réalités, je ne vais plus me mettre dans des préjugés. Dans la démarche du CNRD le fond est bon c’est la forme et la façon de faire qu’il faut changer. Ils doivent faire beaucoup attention. On a tant de problème depuis l’indépendance, un seul Président ne peut résoudre cela, c’est plutôt plusieurs Présidents qui peuvent le faire, avec surtout le peuple. Sinon nous irons droit dans le mur ».
Interpellation des anciens dignitaires du régime déchu, bilan du CNRD
« Chacun est responsable de ses actes, s’ils sont interpellés, c’est parce qu’on les reproche de quelque chose. Nul n’est au-dessus de la loi, tout le monde doit répondre de ses actes. Mais que cela se fasse dans les règles de l’art, le respect et la dignité. Selon moi, tout dépend de ce dont on te reproche, s’il y a des preuves qui t’inculpent tu seras directement mis sous mandat de dépôt. Je ne sais pas le fond des dossiers, mais chacun doit répondre de ses actes. Sinon l’histoire risque de se répéter ».
Kadiatou Diallo