Dans un communiqué rendu public vendredi 22 avril, le Comité national du rassemblement pour le développement a annoncé la libération de l’ex-Prési Alpha Grimpeur qu’il avait renversé au petit matin du dimanche 5 septembre 2021.

Si Alpha Grimpeur reste au domicile de sa douce-moitié à Dixinn-Landréah jusqu’à la fin des travaux de reconstruction du sien à Kipé sur la T2, il est autorisé à recevoir ses familles biologique et politique, ainsi que des amis ou proches. Le communiqué ne précise pas en revanche s’il est libre de voyager hors du bled.

Plus d’un Guinéen avait jubilé en apprenant le retour au bercail d’Alpha Grimpeur le vendredi 8 avril, après un séjour médical de près de trois mois aux Emirats Arabes Unis. Ils étaient plutôt heureux d’apprendre que ce retour « précipité » avait été décidé par le Colonel Doum-bouillant, piqué au vif, après la fuite des vidéo et audio du patient Grimpeur contre la gouvernance de la junte. Mieux, le patient se souciait moins de sa maladie que du retour de son parti, le RPG arc-en-ciel, aux commandes de l’Etat. D’où l’ordre du Colonel de le ramener au bled. Dare-dare ! Les Guinéens avaient rêvé de voir l’ex-Prési bientôt à la barre pour répondre des crimes économiques et de sang commis sous son règne.

Seulement voilà, la décision de la junte de libérer Alpha Grimpeur suscite des commentaires. D’aucuns jurent, la main sur le palpitant, que le Colonel Mamadi Doum-bouillant que l’on prenait pour un Rawlings ou un Sankara n’est qu’un manipulateur de l’opinion. Parce que, plus la transition perdure, plus les nuages s’amoncellent dans le ciel de la démocratie, ce qui ne présage pas de lendemains tranquilles. Le désespoir du populo monte crescendo. Les interrogations, itou ! Libéré, guinéen, Alpha Grimpeur va-t-il faire face à la justice ? Les victimes de son régime sanguinaire ayant porté plainte contre lui vont-t-elles le rencontrer bientôt à la rue ou à la barre ? S’il est libre comme le dit le CNRD, Alpha va-t-il jouir totalement de ses droits civiques, pour être électeur et éligible ? Ou bien il est libéré pour rejoindre ses ex-lieutenants Ibrahima Cas-Sorry et Cie dans les griffes de la CRIEF ? La Cour de répression des infractions économiques et financières ne va pas mettre aux oubliettes l’Affaire des 25 millions de dollars de Palladino ou des 750 millions de dollars ricains de Rio Tinto et tant d’autres larcins que l’Alphagouvernance n’a jamais voulu élucider durant son magistère.

Les sceptiques, eux, jurent par tous les noms de Dieu, que cette transition ne sera pas mieux que les précédentes. Tant les déceptions s’enchaînent. Il n’y a qu’un pas que les aigris ont franchi pour affirmer que le Comité national du rassemblement pour le développement s’est mué en Comité national des remords et des doutes.

Mamadou Siré Diallo