Hakuna Matata (ou la Maison du bonheur) est au cœur d’un scandale de viol sexuel portant sur cinq mineures, pensionnaires de cet orphelinat dirigé par la Française Laurence Rouyer. La mauvaise nouvelle a fuité le 31 mars, quand une foule a envahi les lieux pour dénoncer les agressions sexuelles. Puis, le 3 avril, la nouvelle a gagné les médias.
Les circonstances des viols restent à élucider, tout comme les dates précises auxquelles les cinq victimes ont respectivement été agressées. Quant à l’identité de l’auteur de l’acte, si les médias indexent l’époux de la directrice de l’orphelinat, Laurence Rouyer a préféré le désigner, dans un communiqué, par les initiales N.L.C. « Le juge est en train de réunir tous les éléments essentiels sur le dossier », a régi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco, en charge du dossier. Invoquant le secret de l’instruction, il s’est abstenu de révéler l’identité du présumé auteur.
Toutefois, Abdoulaye Israël Kpogomou a révélé que ce dernier a été placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale. Et le procureur de la République de marteler : « Mon parquet a une position extrêmement rigoureuse vis-à-vis des auteurs de violences sexuelles. Chez moi, c’est tolérance zéro contre le viol ! »
Une diligence qu’on devrait à la directrice générale de Hakuna Matata, qui se désolidarise du mis en cause et s’engage à coopérer avec la justice. « Soucieuse de la sécurité des enfants, Mme Laurence et les autres collaborateurs de l’orphelinat ont entrepris d’éclaircir la situation de la façon la plus stricte et prompte. Il a été procédé à une écoute des enfants qui, dans un premier temps, étaient effrayées et réticentes à l’idée de parler. Après plusieurs minutes d’hésitation, l’une d’elle, encouragée par d’autres enfants, est sortie de son silence et a confirmé les allégations. Cet acte de bravoure a motivé les autres enfants à dénoncer la violence dont ils ont été victimes », peut-on lire dans le communiqué publié le 3 avril par l’orphelinat qui se trouve au quartier Dabompa, dans la commune de Matoto.
L’administration de l’orphelinat assure qu’elle a immédiatement entrepris des démarches judiciaires qui ont conduit à la sécurisation des enfants, mais aussi à l’arrestation du mis en cause. Elle déplore toutefois la campagne de communication médiatique et sur les réseaux sociaux qui a entouré l’affaire. « Toute personne qui divulguera l’identité des enfants sera poursuivie conformément aux dispositions précitées. En outre, pour éviter la désinformation, toutes les données concernant l’affaire seront accessibles en temps propice sur les différents canaux officiels de communication de l’orphelinat ».
Kadiatou Diallo