Le 28 mai, à l’assemblée générale hebdomadaire de l’Ufdg (Union des forces démocratiques de Guinée) à la Minière, Cellou Baldé, responsable des Fédérations de l’intérieur du pays, a tiré à boulets rouges sur la junte. L’acteur politique estime qu’après neuf mois au pouvoir, le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) devient «un courant politique, pour ne pas dire un parti politique. Il a des velléités claires de rester au pouvoir, de se succéder à lui-même.»
Au lendemain du renversement d’Alpha Grimpeur par Mamadi Doumbouya, le 5 septembre 2021, l’Ufdg a applaudi le putsch. Comme tant d’autres partis politiques. Même son président, Cellou Dalein Diallo, actuellement hors du pays, a plaidé la cause de la junte à l’international. Mais désormais, le divorce est consommé. « Avec le CNRD, il est évident que l’affrontement est inévitable ! Nous avons adhéré à des déclarations, à des communications, à ce que nous avions pensé être la conviction intime et profonde du colonel Mamadi Doumbouya avec ses amis des Forces spéciales. Mais aujourd’hui, le constat est amer, regrettable. En lieu et place d’une transition politique, ils veulent nous narguer, se maintenir au pouvoir », dénonce-t-il.
Cellou Baldé indique par ailleurs que le CNRD n’est plus en phase avec les Guinéens. Il déclare que le peuple de Guinée ne se soumettra point à l’interdiction de manifester décrétée par Mamadi Doumbouya, le 13 mai.
«Nous avons suivi tous les actes posés par le CNRD, notamment la violation récurrente de la Charte de la transition relative à la mise en place du CNT, du cadre de concertation en lieu et place du cadre de dialogue que nous avons réclamé conformément à l’article 77. Tout comme la validation de ce que moi j’ai appelé une bêtise de 39 mois ramenée à 36 mois au niveau du Conseil national de la transition qui n’avait ni la qualité ni les compétences de le faire, selon la Charte de la transition », dénonce Cellou Baldé.
Yaya Doumbouya