Le Conseil national de transition a, au cours de sa plénière de ce 18 mai, autorisé la ratification d’un Accord-cadre entre la République de Guinée et la Banque islamique de développement, portant réalisation de la route Labé-Mali.
Les usagers de la route Labé-Mali verront-ils bientôt le bout du tunnel ? Par les temps qui courent, faire ce trajet relève d’un véritable parcours du combattant. Depuis l’indépendance, cet axe n’a jamais connu un mètre de bitume. Ces dernières années, certains ouvrages de franchissement ont cédé sous le poids de la vétusté et des intempéries. Le Conseil national de la transition s’est réuni, ce 18 mai, pour examiner et adopter la loi d’autorisation de ratification de l’Accord-cadre entre la Guinée et la BID (Banque islamique de développement), relatif au projet de construction de cette route. Les 74 conseillers présents (sur 81 au total) se sont prononcés, sans sourciller, en faveur de sa ratification.
Près de 160 millions d’euros
L’Accord-cadre porte sur un montant de 159, 560 millions d’euros, pour financer ce tronçon de 107 kilomètres. Les travaux vont durer quatre ans, mais leur démarrage devra être précédé de l’appel d’offres qui va retenir l’entreprise chargée de les exécuter. Avant la plénière de ce mercredi, l’Accord-cadre avait déjà fait l’objet de débat entre les commissions Affaires économiques et développement durable, Plan, Affaires financières et Contrôle budgétaire, ainsi que les cadres des ministères du Transport et des Infrastructures, du Plan, de l’Economie et des Finances.
L’Accord-cadre est conforme aux principes de la finance islamique de la BID. Le projet de construction de la route sera bénéfique pour la population. Il comprend en outre la construction de 10 forages, 5 hangars pour les marchés environnants, 4 000 mètres de clôture d’écoles impactées par le projet, des routes secondaires…. S’y ajoute la facilitation des déplacements entre Labé et Mali, la réduction du temps de trajet et des coûts d’exploitation des véhicules…
Caractéristiques de la future route
L’amortissement de l’investissement se fera en 20 ans, dont une période de grâce cinq ans. S’agissant de ses caractéristiques, la route comprendra, entre autres, une chaussée de sept mètres de large, un revêtement en béton bitumineux d’une épaisseur de 6 cm, un accotement de 1,5m de part et d’autre, une couche de base en grave concassée de 0/31,5 de 20 cm d’épaisseur, une couche de fondation en latérite de 20 cm d’épaisseur.
Les travaux se feront en deux phases ; la première comprendra deux lots : Labé-Sarékaly (38km) et Sarékaly-Yembéring (31km). La phase 2, lot 3 : entre Yembéring-Mali (38km).
Les conseillers ont quasiment plébiscité l’Accord. Ce qui, toutefois, ne les empêche pas de s’interroger, entre autres, sur les détails techniques du projet pour mieux apprécier le montant alloué à chaque lot spécifique, des clarifications sur le mécanisme de remboursement, la nécessité de promouvoir les entreprises locales (à compétence égale), la mobilisation à temps des indemnité de compensation…
Yacine Diallo