En safari en Guinée forestière pour participer au Conseil des ministres prévu le 26 mai à N’Zérékoré (capitale de la région forestière), le ministre délégué à la Dépense, Aboubacar Sidiki Cas-marrant alias Idi Amin, a fait un saut sur le camp Béhanzin, le 23 mai. Dans l’enceinte du camp de la IVè région militaire, face à la troupe réconfortée par 25% de hausse de solde, le ministre a galvanisé les hommes en treillis par annonces et promesses.

En lieu et place du ravitaillement en riz, les bidasses perçoivent du fric. Et pour cause, des magouilleurs auraient infesté la chaîne, du dédouanement au transport du riz vers les différentes garnisons militaires. «On s’est rendu compte que l’Etat perdait beaucoup. Il y avait des petits malins dans la chaîne de commandement, au niveau des commerçants, au niveau des grandes administrations. On importait le riz au nom de l’armée et il ne dédouane pas. La quantité perçue par l’armée est dix fois inférieure à celle importée en son nom», s’offusque Idi Amin. Selon lui, le transport du riz pour la Grande Muette coûterait au gouvernement «17 milliards de francs guinéens par an.»

Le ministre a déclaré que les bidasses n’achèteront plus d’uniforme de leur propre fric, qu’il y en aura une, vraiment unique, pour tous les corps. «Je sais que vous achetez les tenues de votre solde, c’est honteux ! Le colonel Mamadi Doumbouya a importé des tenues pour vous, elles sont au camp Alpha Yaya. Un officier supérieur va vous recenser, car il y a des déserteurs, des morts au nom desquels on débourse le solde. On ne jette plus la tenue au militaire pour qu’il cherche si ça lui va ou pas. Vous allez donner votre pointure de béret, de veste, de rangers. On va attribuer nominativement les tenues. Toute l’armée guinéenne, à partir de maintenant, sera habillée de la même tenue. On ne fera la différence qu’à partir des bérets ou les insignes. On a amené 280 mille complets. On a envoyé 2000 mètres linéaires avec des machines. Au lieu de dire au soldat : vas m’acheter du Lafidi, on va le former nous-mêmes à l’usine militaire au camp Alpha Yaya : vous allez couper vos tenues et les coudre », explique le ministre.

Par ailleurs, Idi Amin annonce la reprise des travaux de construction des bâtiments au sein du camp Béhanzin, avec la société Guicopres (la Guinéenne de construction et de prestation de service). «L’Etat perd beaucoup d’argent avec les évacuations sanitaires. Il faut mettre en place des structures sanitaires militaires. Dans tous les pays normaux, les hôpitaux de référence, c’est l’armée. On est en train d’équiper l’hôpital militaire du camp Samory. L’échographe du camp était loué aux civils. Mais, on a commandé un échographe, la radio est déjà installée. On a aussi commandé un scanner. Les mois suivants, les blocs opératoires seront installés. Le deuxième hôpital de niveau 2 sera au centre d’entraînement d’opération de maintien de la paix de Kindia. Il est en phase de finition, on va installer les mêmes structures.»

Pour conclure, le ministre a promis, « sous l’égide  du chef suprême des armées», que la Guinée implantera un prytanée militaire. Amen !

Yaya Doumbouya