La Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), censée promouvoir la moralisation de la gouvernance économique, fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis sa création par la junte au pouvoir. Elle est souvent accusée d’impartialité, de poursuites ciblées contre des leaders politiques, de manque de preuves contre les personnes poursuivies. Ce à quoi a répondu lundi 30 mai le procureur spécial près la Crief lors d’une émission diffusée par la RTG.

Parmi les personnes poursuivies devant la juridiction figurent plusieurs anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé. A leur tête, l’ancien Premier ministre Kassory Fofana. « A la CRIEF, on ne fait pas de poursuites ciblées, » assure Aly Touré. « Kassory était le chef de l’équipe. Il y a eu des détournements faramineux dans son gouvernement. C’était lui le chef d’orchestre. C’est lui qui coordonnait l’action gouvernementale… Il avait la possibilité de demander des comptes… Il y a des choses dont la gestion relevait de son département. On a relevé des malversations à partir de ces endroits. Ils savent de quoi ils sont reprochés ».

Le procureur spécial près la Crief de renchérir : « Nous n’engageons pas des poursuites alors qu’on n’a pas d’éléments. Si je ne suis pas convaincu d’une procédure, je ne l’engage pas. On a suffisamment de preuves contre eux. »

Pour rappel, le délibéré pour la demande de mise en liberté de l’ancien chef du gouvernement et ses acolytes est attendu ce mardi 31 mai à partir de 15H TU.

Abdoulaye Bah