Les avocats de Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense nationale et des Affaires présidentielles et son homologue de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Oyé Guilavogui, ont plaidé pour leur mise en liberté ce 26 mai. C’était devant la Chambre de contrôle  de l’instruction de la CRIEF, Cour de répression des infractions économiques et financières. A l’issue de longues heures de débat, le délibéré est finalement attendu le 30 mai, selon Me Sidiki Bérété, l’un des avocats des anciens ministres. 

Cette étape de la procédure s’inscrit dans le cadre d’une requête de mise en liberté, introduite par les avocats en vue d’arracher, au meilleur des cas, un placement en contrôle judiciaire pour leurs clients, à l’image de Zakaria Koulibaly, l’ex-ministre des Hydrocarbures qui s’est acquitté d’une caution de 3 milliards de francs glissants. 

«J’ai plaidé en faveur d’Oyé Guilavogui. J’ai demandé sa mise en liberté. C’était en référé devant la Chambre de contrôle de l’instruction, c’est-à-dire l’instance qui coiffe les juges d’instruction », explique une source proche des dignitaires inculpés.

Oyé Guilavogui et Mohamed Diané n’ont pas été extraits de l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie, car, assure une source, l’audience ne nécessite pas leur présence devant la Chambre, arguant d’un «appel d’ordonnance ». «Les avocats sont les mieux placés pour discuter avec le procureur. Tout est bien passé. J’ai l’espoir que le droit sera dit », balance la même source. 

Accusés, entre autres, de corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui ont été brièvement libérés le 19 mai, par la CRIEF. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire et soumis au payement respectif de 30 et de 20 milliards de francs glissants au titre de caution. Mais, vers la soirée, le pro-crieur spécial de la CRIEF, Aly Touré, s’y est opposé. En clair, il a interjeté un appel. Du coup, les deux prévenus, ainsi qu’Ibrahima Cas-Sorry Fofana, ancien Premier ministre, ont été ramenés derrière les barreaux, à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie.

Yaya Doumbouya