Quand nous nous sommes battus pour éviter que M. Alpha Condé ne suive les sirènes révisionnistes de la constitution, d’aucuns ont dit que nous étions contre lui, d’autres ont dit que nous roulons pour l’opposition. Aujourd’hui, l’histoire a fini par montrer et démontrer que notre vision anticipée des choses était la bonne. Que notre lecture politique n’était pas l’antithèse, ou une scission de l’antisystème, mais d’un combat patriotique et qui, au fond, ne pouvait nullement que desservir le pouvoir d’alors.
Nul besoin de souligner que c’est nous qui avions voulu lui faire éviter la honte au prix de nos vies et celles de nos familles. C’est nous qui avions voulu lui faire éviter ces moments de déshonneur qu’il vit à présent. C’est nous qui avions voulu lui faire éviter d’être menotté par le peuple et enfermé par l’histoire dans la prison de l’éternel regret. L’histoire a fini par dévoiler que c’est nous qui aimons sincèrement M. Alpha condé, mieux que celui de son RPG arc-en-ciel , mieux que ses ministres, mieux que toutes ces personnes qui ne tarissaient pas d’éloges à son endroit.
Ceci doit être riche d’enseignement pour le CNRD, et lui faire comprendre, contrairement à ce qu’on lui fait miroiter, que mes différentes missives sont plus une déclaration d’amour que de haine à son encontre. Mon désir est que l’épopée des transitions africaines parle de lui comme le meilleur de tous. Personne, je dis bien personne n’aime Doumbouya mieux que moi. J’attends la réplique.
Entre-temps, je vais continuer à m’adresser au colonel. Doumbouya : ne répétez pas les erreurs du passé en trébuchant là où Dadis est tombé. Faire un peu de temps au pouvoir surtout lorsqu’il est transitoire et quitter pendant qu’on est positivement dans la conscience du peuple est meilleur que de rester longtemps au pouvoir et quitter pendant qu’on est désavoué par ce même peuple. Sinon l’histoire n’allait pas réhabiliter Thomas Sankara et condamner Blaise Compaoré.
Ne vous laissez alors pas séduire par les promoteurs d’une longue période de transition, ce n’est ni bon pour vous, ni bon pour notre pauvre Guinée.
Foniké Mengué.