Fruit de la coopération sino – guinéenne, le stade Général Lansana Conté de Nongo est en réelle souffrance. Raison pour laquelle, au grand dam du pays, cette enceinte sportive ne recevra qu’une seule rencontre des éliminatoires de la CAN 2023, le 9 juin 2022. Cette situation qui n’est guère à l’honneur du pays, devrait être prise à bras- le- corps par nos décideurs.

Pour mémoire, une mission d’homologation de la CAF a séjourné à Conakry il y a quelques jours, pour évaluer l’état de fonctionnalité de nos enceintes sportives susceptibles de recevoir les matches officiels organisés par l’instance dirigeante du football continental. A l’issue de cette mission un courrier a été adressé au Comité de normalisation, qui gère depuis le 1er décembre dernier les affaires courantes du football national. Il ressort donc de cette mission des défaillances majeures, qui ne permettent en aucune manière l’homologation du stade Général Lansana Conté de Nongo.

Au nombre de ces anomalies, la mission de la CAF note «  Le type de pelouse installé n’est pas  approprié pour la pratique de football de haut niveau. Le terrain ne favorise pas une bonne circulation du ballon dans la mesure où la trajectoire du ballon est changée de manière continue par des rebonds ici et là. Difficile donc d’obtenir une bonne conduite du ballon ». En plus, on peut y lire ce qui suit : « Le stade dispose d’un système d’éclairage mais qu’il faut améliorer pour atteindre le lux selon les exigences de la CAF. Pour les matchs qui ne se disputeront pas pendant la journée et qui se joueront en soirée avec l’éclairage : un éclairement horizontal minimum de 1200 Lux doit être fourni sur tout le terrain », alors que le stade de Nongo ne dispose que de 700 Lux…

Bien d’autres exigences ont été indiquées par la mission, qui rappelle en substance les réserves émises par une autre mission effectuée au mois de janvier 2022.

Le problème étant ainsi posé, il s’agit de voir est ce que d’ici la fin des éliminatoires, les travaux  à faire pourront être exécutés dans les normes requises, pour permettre l’homologation de cette enceinte sportive ?

Par ailleurs, sans connaître toutes les clauses du contrat de location conclu entre  la société SAM GBM et l’Etat guinéen, à qui  revient- il  de faire ces travaux d’urgence ?

Une question, qui vaut son pesant d’or à partir du moment où la situation actuelle du grand stade de Nongo pose un sérieux problème à tout le pays. Non seulement les matches de l’équipe nationale risquent d’être délocalisés, ainsi les rencontres de nos clubs engagés en ligue des champions et en coupe de la CAF. Va-t-on accepter cette déshonorante situation sans réagir ?

                                         Le stade de Nongo un éternel chantier ?

En l’état actuel, on pourrait à juste titre considérer  le stade de Nongo inachevé  au regard des nombreux manquements constatés par la dernière mission de la CAF. Depuis la pose de la première pierre effectuée le 18 septembre 2007 par Lansana Kouyaté, Premier ministre du gouvernement de consensus de l’époque, jusqu’à nos jours, en dépit de son inauguration en 2019 par le gouvernement déchu, cette infrastructure ne répond pas encore entièrement aux normes de la CAF.

Faut-il le rappeler, cette infrastructure majeure d’une capacité de 50.000 places assises, a coûté la bagatelle de 50 millions de dollars américains. Elle représente en termes de coût unitaire, le plus gros projet jamais réalisé dans notre pays par la Chine, depuis l’établissement de nos relations diplomatiques en octobre 1959. De ce point de vue, ce stade mérite qu’on lui accorde un peu plus d’attention. Et comme dirait l’autre, la balle est dans le camp de l’Etat et du locataire, qui exploite cette enceinte sportive.

Thierno Saïdou Diakité