Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée ce jeudi 19 mai, Ousmane Gaoual Diallo, porte-voix du gouvernement et Colonel Amara Camara, porte-voix de la Présidence, ont expliqué les motifs de l’interdiction des manifestations publiques. La décision serait prise pour ne pas entraver le bon déroulement du processus de la Transition. D’ailleurs, pour eux, ce n’est pas une interdiction systématique. Ils étaient très en verve.
Colonel Amara Camara pense que le pays mérite mieux, les Guinéens méritent de vivre très bien. « Un mécanisme a été lancé pour sortir d’une transition, aller à l’organisation d’une élection normale. Il a été déterminé 36 mois avec le CNT (Conseil National de la Transition). Pour tenir le délai de 36 mois sans compter les problèmes qui peuvent arriver, on ne le souhaite pas, mais 36 mois, c’est le délai auquel le CNRD veut s’accrocher. Pour que cela soit tenable, il faut que chacun pense à rentrer dans le box, pour qu’on aille ensemble dans la même direction. Ce que nous voulons, c’est que chacun vienne y participer pour construire l’outil. Et c’est ce que nous voulons demain laisser à la Guinée. Dans un pays, les contradictions sont normales, mais ne pas perdre l’idéal est mieux. Qu’on aille plutôt se donner les mains, sortir de la transition à l’issue de 36 mois. C’est ce qui est recommandé et souhaitable aujourd’hui. Et en la matière, le CNRD et son Président ont donné toutes les garanties nécessaires (…). L’expression politique va continuer, mais qu’on ne prenne pas otage les 36 mois ».
Et Ousmane Gaoual de renchérir qu’il y a deux objectifs à concilier : l’impératif pour le CNRD de rester dans le cadre des 36 mois et sortir de la transition et concilier cela avec la nécessité de garantir l’expression totale des libertés. « Ces deux choses, quand elles sont pleinement exercées dans notre pays et dans le contexte actuel, nous pensons que ça peut amener à un retard notable sur la mise en œuvre du calendrier sur lequel le CNRD et le gouvernement se sont engagés. Qu’est-ce qu’on peut faire, pour faire cohabiter ces deux impératifs ? Nous avons estimé, le président de la transition a estimé que la meilleure manière, il fallait circonscrire un certain nombre de libertés dans des périmètres, sans les supprimer, sans les remettre en cause, pour ne pas que leur exercice entrave le déroulement du calendrier de sortie de la transition ». Woïka !
Ibn Adama