Le 29 avril, lors d’une cérémonie dans la salle des fêtes de l’Université Gamal Abdel Nasser, le Centre International de Recherche et de Documentation, (CIRD), a restitué les travaux des Journées de réflexion sur la transition en Guinée. La rencontre a été présidée par Dr Ramadan Diallo, Directeur général adjoint de la Recherche représentant la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Elle a réuni personnalités scientifiques, politiques, société civile, institutions nationales et internationales.
Pr Siddi Maladho Baldé, au nom de Dr Safiatou Diallo, fondatrice du CIRD, a rappelé que la transition ouverte le 5 septembre 2021 est apparue aux yeux de plus d’un Guinéen comme une occasion de remettre le pays sur les rails en opérant un changement institutionnel garantissant une gouvernance vertueuse, gage de tout développement. C’est ainsi que le CIRD a invité les universitaires et les personnes-ressources désireuses de prendre part au débat, à participer à des journées de réflexion sur les questions essentielles : quel régime politique pour la Guinée ? Comment avoir des élections crédibles et transparentes en Guinée ? Selon Pr Maladho Siddy Baldé, a indiqué que ces sujets ont suscité grand intérêt, en témoignent les 28 contributions dont seize en lien avec la première thématique. On informe que ces contributions ont été présentées et débattues respectivement le 20 novembre et 11 décembre 2021 à l’occasion des rencontres hybrides (présentielle et à distance).
Les organisateurs ont indiqué qu’à l’issue des présentations et débats sérieux sur les différentes contributions portant sur les deux questions-thématiques, un rapport synthèse assorti de recommandations a été produit. Dr Abdoulaye Sylla, juriste, est l’un des contributeurs. Il a présenté les résultats des travaux sur la question liée au régime politique. Selon lui, les participants ont recommandé : « Le contrôle de la prépondérance de la présidence et le renforcement des pouvoirs du premier ministre ; l’institution d’un bicaméralisme inclusif prenant en compte la diversité territoriale et culturelle ; l’instauration d’une justice indépendante, la moralisation et la rationalisation de l’administration publique ; le renforcement de l’autonomie des régions et collectivités locales. » Dans les débats, Pr Aly Gilbert Ifono a salué l’initiative du CIRD « qui s’est levé avant l’heure pour poser les questions intéressent la vie de la Nation. Nous souffrons de l’hyper-présidentialisme en Guinée. Le Monsieur que nous mettons devant nous pour présider aux destinées du pays a tous les pouvoir dans ses mains. Il est le président de la République, Chef de l’Etat, Commandant en chef des forces armées et de sécurité, il nomme à tous les postes et révoque qui et quand il veut. Il faut qu’on profite de cette transition pour régler ce problème. Sinon, on va adopter les plus beaux textes qui ne serviront à rien. Le passé récent du pays est illustrateur de notre mal. Avec toutes ces références, tout président peut tout faire dans un pays. Les constitutions leur confèrent tellement de pouvoir que le Premier ministre ni le Parlement encore moins la société civile ne peut exercer le contre-pouvoir devant lui ».
Pr Diop Moustapha Kéita a pour sa part rendu compte des travaux portant sur les conditions d’élections crédibles et transparentes. Les réflexions ont porté sur les trois phases du processus : pré, pendant, post électoral. Entre autres recommandations : application des lois électorales, mise en place d’un organe technique crédible de gestion des élections, établissement d’un fichier électoral et d’un état civil modernisé, découpage électoral inclusif, expérimentation de la machine à voter, gérer avec célérité les contentieux électoraux, sanctionner les infractions électorales ».
Th Hassane Diallo