Sur autorisation du CNRD, l’ancien président de la République de Guinée, Alpha Condé, s’est envolé samedi 21 mai pour la Turquie. Un nouveau voyage médical, après son évacuation aux Emirats arabes unis mi-janvier dernier.

Sauf que cette dernière sortie intervient alors qu’une procédure judiciaire et une interdiction de quitter le territoire guinéen pèsent sur l’ancien chef d’Etat et 26 autres de ses proches depuis le 4 mai. De quoi inquiéter les avocats du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), à l’origine de la plainte. Dans un communiqué, publié ce lundi 23 mai, ils disent être « étonnés de l’immixtion de la junte dans un processus qui devrait désormais relever exclusivement du pouvoir judiciaire »

A lire ci-dessous l’intégralité du communiqué

COMMUNIQUÉ DES AVOCATS DU FRONT NATIONAL POUR LA DÉFENSE DE LA CONSTITUTION [FNDC]

Le 19 mai 2021, nous, conseils du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), avons pris connaissance du communiqué N°014/CNRD/2022 annonçant le déplacement d’Alpha Condé, ancien Président de République de la Guinée, à l’étranger pour des rendez-vous médicaux.
Dans le même communiqué, la junte au pouvoir en Guinée annonce que l’autorisation de voyage accordée à Alpha Condé a été faite en parfaite conformité aux dispositions procédurales d’ordre judiciaire.

Nous, conseils du FNDC, exprimons le souhait d’obtenir confirmation de l’intervention du procureur général près la Cour d’appel de Conakry dans la procédure d’autorisation du voyage d’Alpha Condé. Nous souhaitons également obtenir toute précision utile relative aux dispositions légales ayant fondé l’autorisation de voyage d’Alpha Condé par la junte.
Nous rappelons que le Procureur Général a instruit au Procureur de la République près le Tribunal de première instance de DIXINN d’engager des poursuites judiciaires contre Monsieur Alpha CONDE ainsi que contre d’anciens responsables de son régime.
Sur la base de cette instruction, Alpha Condé et Cie ont été frappés par des mesures d’interdictions de voyage.

Nous nous étonnons par conséquent, dans ces conditions, de l’immixtion de la junte dans un processus qui devrait désormais relever exclusivement du pouvoir judiciaire.
Les soussignés resteront particulièrement vigilants pour que Alpha Condé ne se soustrait pas de la justice à travers un exil ou un motif de sanitaire.

Paris, le 23 mai 2022