Le leader de l’UFDG, la principale force politique de la Guinée, Cellou Dalein Diallo est attendu lundi 13 juin à la Cour de répression des délits économiques et financiers (Crief). Il est soupçonné d’avoir vendu la compagnie nationale aérienne Air Guinée à un très bas prix et s’en être enrichi. Cellou Dalein Diallo, qui séjourne hors de la Guinée depuis mars dernier, était au moment des faits le ministre des Transports de 1996 à 2004, sous la présidence de Lansana Conté.
Le patron de l’UFDG avait été l’un des artisans de la privatisation d’Air Guinée sur instruction du chef de l’État d’alors, Lansana Conté, qui avait pris un décret spécial dans ce sens. La compagnie aérienne nationale avait fini par disparaître. Cellou Dalein Diallo est donc soupçonné d’avoir bradé une partie des avoirs de la compagnie nationale et de s’en être enrichi.
Reste à savoir s’il répondra à la convocation de la justice. Selon Aliou Condé, l’un des vice-présidents de l’UFDG, « Cellou Dalein Diallo n’a jusqu’ici pas reçu de convocation, il y des élucubrations qu’on entend dans la presse, par ci ou par là, mais nous, en ce qui concerne le parti et la famille, on n’a pas eu encore de convocation ».
L’homme d’Affaires guinéen Elhadj Mamadou Sylla est celui à qui l’état avait vendu le seul avion qui restait de la compagnie : « Ce dossier Air Guinée, pour moi Cellou [Dalein Diallo] n’est pour rien dedans. Il était ministre des Transports, on n’allait donc pas céder Air Guinée sans le consulter. Techniquement, Cellou [Dalein Diallo] a géré le dossier, mais financièrement, il n’a jamais géré les finances et j’en suis témoin. Cellou [Dalein Diallo] n’est pour rien dans cette affaire. »
Aly Touré, le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et financières, compte bien poursuivre Cellou Dalein Diallo pour « corruption ». Car depuis quelques mois, les autorités de la transition ont engagé une lutte anti-corruption visant des anciens cadres des différents régimes qui se sont succédé en Guinée.
Mouctar Bah, Rfi Conakry