Ce 1er juin, le prix du litre du car-brûlant à la pompe est passé de 10 000 à 12 000 francs glissants. Telle est une décision de la junte au pouvoir. L’ire des jeunots n’a pas tardé à exploser dans certains coins sur l’axe Leprince, notamment, les environs des ronds-points Cosa et Bambéto, banlieue de Cona-cris.
Dans les quartiers Bomboli, Koloma et Niari-Wada (Commune de Ratoma), des échauffourées ont opposé des manifestants munis de pierres et de gourdins aux agents de farces de désordre. Le commerce paralysé, boutiques et magasins ont baissé les rideaux.
Mais comme d’habitude, les flics et pandores déployés en nombre sur l’axe ont usé de leurs bombes à gaz lacrymogène contre les mécontents et les ont pourchassés jusque dans les profondeurs des quartiers. Des curieux ainsi que des nounous en partance ou en retour du marché, ont suivi la scène jusqu’au fou.
Justement, dans les ruelles qui mènent au quartier Soloprimo, des manifestants ont été cueillis par des agents et jetés dans deux pick-up postés tout près du pont de Koloma-marché. «Les jeunes veulent se créer des problèmes et en créer à leurs familles. Sinon, ils ne sont pas les seuls concernés par la hausse du prix carburant, pourquoi ils ne restent pas tranquilles. Maintenant, ils sont arrêtés pour rien, pour zéro. Leurs parents vont débourser de l’argent, pour les libérer», nous explique un jeune marchand, devant son étable à Koloma. Sa voisine, tenante d’une boutique de produits cosmétiques, renchérit que la Guinée n’est pas seule à augmenter le prix du carburant, la Côte d’Ivoire, itou.
Au rond-point de Bambéto où une manif éclaté tôt le matin, six pick-up de pandores et de flics étaient aux aguets, devant la station-service du coin.
A Niari-wada, les échauffourées ont éclaté la nuit et se sont poursuivies au petit matin. A 10 heures, la circulation a timidement repris, mais la tension était palpable entre farces de l’ordre et jeunes manifestants. Sur les lieux, des résidus de pneus brûlés et des éclats de pierres jonchaient la chaussée.
Yaya Doumbouya