Entre le prési de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) et la Convergence pour la renaissance de la démocratie (CORED), l’aventure touche à sa fin. Le 24 juin, Amadéus Bah a lui-même officialisé la rupture entre son parti et la coalition dirigée par Mamadou le Scylla de Dixinn-Bora. Ces derniers jours, l’atmosphère était polluée entre les deux camps par la contestation systématique de toutes les décisions prises par sa coalition, par l’ancien vice-prési de l’UFDG jugé proche de la junte au pouvoir.
L’idylle aura duré trois ans, finalement. Bah Oury et son UDRG ont officialisé leur départ de la CORED, bloc politique piloté par Mamadou le Scylla de Dixinn-Bora : « L’UDRG prend acte des propos d’El Hadj Mamadou Sylla de l’UDG et président de la CORED sur les ondes de la radio FIM FM, ce matin dans l’émission Mirador. En conséquence, nous proposons aux instances dirigeantes de l’UDRG de valider la fin de notre implication au sein de cette coalition ».
Bah Oury n’a en réalité fait que prendre les devants pour éviter une autre exclusion. Mamadou Sylla et son groupe ne supportaient plus les caprices de l’ancien lieutenant de La Petite Cellule Dalein Diallo. Il ne cessait de ramer à contrecourant des décisions prises par la CORED. Le désaccord a éclaté au grand public quand cette dernière a décidé d’apporter son soutien au FNDC qui voulait battre le pavé hier, le 23 juin. Bah Oury s’est publiquement opposé à cette démarche. Le second et dernier affront pour la CORED, c’est le fait pour le patron de l’UDRG de s’opposer à sa décision de décliner l’invitation, par le ministre de l’Administration du trottoir, à la troisième scission du cadre de concertation. Alors que le premier vice-prési de l’UDRG qui a participé à la réunion, aurait même signé la déclaration. Dans l’émission « Mirador » de FIM FM ce 24 juin, Mamadou Sylla laissait déjà entrevoir une exclusion, parce qu’à ses yeux, Bah Oury n’est plus en phase avec ses pairs de la CORED. Si Bah Oury désavoue la décision de la CORED qui décline l’invitation du ministère de l’Administration du trottoir, c’est « le vice-président de son parti, ce n’est pas la CORED. Mais, c’est soit il démissionne ou c’est nous qui le sortons de la CORED. Peut-être qu’avant qu’il ne démissionne, nous-mêmes, nous allons le faire sortir. J’ai demandé qu’on me sorte les statuts, le règlement intérieur et le Code de bonne conduite».
Depuis le début de la transition, la boss de l’UDRG avalise pratiquement toutes les décisions prises par la junte militaire au pouvoir. A se demander désormais dans quelle autre coalition Amadéus Oury Bah va poser ses valises, ou bien s’il va créer la sienne. Woïka !
Yacine Diallo