La capitale guinéenne et plusieurs autres villes du bled font face à une pénurie de car-brûlant depuis le soir du 19 juin. Après près d’une semaine de longues files d’attente des motocyclistes, automobilistes, porteurs de bidons pour la revente au marché noir à des tarifs exorbitants, des cris et des bousculades dans les quelques stations-services ouverts, la crise se dissipe peu à peu.

Si depuis ce samedi 25 juin, la situation commence à s’améliorer dans plusieurs zones de Cona-cris, les files d’attente étaient toujours visibles dans les points de vente du carburant. Bien que n’étant toujours pas totalement effective, la reprise de la distribution de l’essence dans les stations-services des différentes communes de la capitale, comme annoncé par le DG de la Société nationale du pétrole (SONAP), suscite un immense ouf de soulagement.

Rencontré à Sofonia-Gare, bien qu’étant servi, Mamadou Saïdou Sylla narre son calvaire : «Je suis vraiment soulagé, ma voiture était dans un parking payant depuis mardi dernier. J’ai énormément souffert, accusé beaucoup de retard à mon travail. Mon carburant est fini au beau milieu de la circulation le mardi soir. J’ai été obligé de pousser la voiture sur près d’un demi-kilomètre, avant de trouver un remorqueur ».  

Entre 35 000 et 45 000 FG le litre d’essence à Pita !

Pour sa part, Ousmane Barry, interrogé à Yattayah-Fossidet, se dit « sauvé de justesse. Mon indicateur au rouge, alors qu’au début de la crise j’avais un réservoir presque rempli. Maintenant, je fais la queue dans l’espoir de pouvoir le remplir à nouveau. »

À l’intérieur du pays, c’est toujours la crise d’essence. C’est le cas de Pita par exemple, où l’or noir est aussi rare que le premier jour. Joint au téléphone ce samedi 25 juin par un reporter du Lynx, Boubacar Bah, commerçant raconte : «Jusqu’au moment où nous parlons, aucune station-service ne sert du carburant. Une grande partie des engins roulants à l’essence sont immobilisés, faute de combustible. Au marché noir, pour ceux qui gardent encore un stock, le prix se négocie entre 35 000 et 45.000 GNF. Nous espérons que cela puisse être réglé très rapidement, car nous avons beaucoup souffert ».

Abdoulaye Bah