Si le match s’est soldé par une victoire du Syli national contre les Flammes malawites, sur l’ensemble du match, c’est plutôt l’échec organisationnel qui est dans les esprits, marqué notamment par un déferlement inédit du public sur la pelouse après l’ouverture in extrémis du score par le capitaine Naby Keïta. Et puisque « l’échec est orphelin », entre le Comité de normalisation (Conor) de la Fédération guinéenne de football et le gestionnaire du Stade Général Lansana Conté de Nongo, SAM GBM, nul ne souhaite en assumer la paternité.  

À la fin du match qui opposait le Syli national de Guinée aux Flammes du Malawi, le 9 juin, les supporters guinéens ont envahi la pelouse du Stade Général Lansana Conté de Nongo. Les agents de sécurité, en sous-effectif, n’ont pas pu contenir la foule. Des incidents qu’a regretté le Comité de normalisation (Conor) de la Fédération guinéenne de football, dans un communiqué publié sur sa page Facebook tard la nuit du dimanche 12 au lundi 13 juin.

 « Le ministère en charge des Sports et toutes les parties concernées par l’organisation du match se réuniront dans les meilleurs délais pour évoquer ce malheureux incident. Une enquête sera menée pour fixer les degrés de responsabilité et les leçons seront tirées afin d’éviter que cela ne se reproduise. Le Conor se tient aux conclusions de cette enquête. Il invite les acteurs du football à la retenue et au public sportif à plus de fairplay », précise ledit communiqué. Avant d’assurer « que les efforts ne seront pas ménagés afin d’éviter aux publics guinéens d’être privé du bonheur de voir le Syli national jouer en Guinée ». 

Discorde au sommet du Conor

Deux jours auparavant, le vice-président du Comité de normalisation de la Fédération guinéenne de football avait pointé la responsabilité du groupe SAM-GBM de Antonio Souaré, détenteur d’une convention de bail sur la gestion du Stade. Selon Séga Diallo, SAM-GBM n’aurait ouvert les portes du Stade qu’à 14h. Après que les supporters s’étaient en grand nombre massés dehors. « On a créé des incidents juste pour justifier la suspension du Stade, mais les Guinéens ne sont pas dupes (…) On situera la responsabilité. Et le gouvernement prendra des dispositions. Ce n’est pas possible qu’on laisse passer des choses comme ça. Si la direction du Stade se comporte comme des délinquants, on prendra des dispositions », a-t-il menacé interrogé par le média en ligne Guinée News.

Le Stade GLC-Nongo et le Conor étaient déjà menacés de sanctions par la Confédération africaine de football (CAF), si lors du match contre le Malawi le nombre de spectateurs arrivait à dépasser 16 000 (sur le total de 50 000 places). Finalement, on s’est retrouvé avec environ le double du quota autorisé, selon le décompte de nombreux observateurs. Est-ce la raison du débordement des services de sécurité déployés ? Si Séga Diallo en est convaincu, son point de vue ne reflète pas celui du Comité de normalisation qui « rappelle que le communiqué est sa seule position à date concernant cet incident ».

Du berger à la bergère

Pour sa part, la direction du Groupe Business Marketing a publié un communiqué dans lequel elle condamne « les manœuvres dilatoires de l’irresponsable » Séga Diallo. « C’est avec une blessante surprise que le Groupe Business Marketing a pris connaissance, via les médias, les propos irresponsables, indignes et honteux, du pusillanime vice-président du Comité de normalisation de la Fédération guinéenne de football, le sieur Séga Diallo, lui imputant grossièrement la responsabilité de l’envahissement de la pelouse du Stade Général Lansana Conté de Nongo, après le coup de sifflet final du match Syli national de Guinée –Flammes du Malawi ».

Le Groupe Business Marketing « dénonce et condamne avec vigueur et fermeté » cette forme de « provocation injustifiée, injustifiable et dénuée de tout fondement ». Au-delà de Séga Diallo, il s’en prend à tout le Conor qu’il juge « incompétent, incapable d’assumer ses échecs répétés depuis son installation. » Et dire que le Conor a été mis en place pour normaliser une situation créée quand le patron de SAM GBM, Antonio Souaré, était aux commandes de la Féguifoot…

Abdoulaye Bah